Savitri - Book Six - Canto 1

So canst thou raise thy pure unvanquished spirit, Till spread to heaven in a wide vesper calm, Indifferent and gentle as the sky, It greatens slowly into timeless peace.” But Savitri replied with steadfast eyes: “My will is part of the eternal Will, My fate is what my spirit's strength can make, My fate is what my spirit's strength can bear; My strength is not the Titan's; it is God's. I have discovered my glad reality Beyond my body in another's being: I have found the deep unchanging soul of love. Then how shall I desire a lonely good, Or slay, aspiring to white vacant peace, The endless hope that made my soul spring forth Out of its infinite solitude and sleep? My spirit has glimpsed the glory for which it came, The beating of one vast heart in the flame of things, My eternity clasped by his eternity And, tireless of the sweet abysms of Time, Deep possibility always to love. This, this is first, last joy and to its throb The riches of a thousand fortunate years Are poverty. Nothing to me are death and grief Or ordinary lives and happy days.

Ainsi pourras-tu lever ton pur esprit indemne, Qu’il s’épande en un vaste calme vespéral, Aimable et indifférent comme le ciel, Et grandisse lentement dans la paix éternelle. » Mais Savitri, le regard impassible, répliqua : « Mon vouloir est part de la Volonté éternelle, Mon destin est ce que mon esprit peut créer, Mon destin est ce que mon esprit peut endurer ; Ma force ne vient pas du Titan, mais de Dieu. J’ai découvert ma joyeuse réalité Par-delà mon corps dans l’être d’un autre : J’ai trouvé l’âme invariable de l’amour. Comment pourrai-je désirer un bien solitaire, Ou détruire, aspirant à une paix vacante, L’espoir insondable qui fit jaillir mon âme De son sommeil et son infinie solitude ? Mon esprit a entrevu la gloire de son but, Le battement d’un seul cœur dans la flamme des choses, Mon éternité étreinte par sa permanence Et, constante dans les doux abîmes du Temps, La vraie possibilité de toujours aimer. Ceci est la joie première, et ultime ; auprès d’elle Les richesses d’un millier d’années fortunées Sont pauvreté. Mort et peine ne sont rien pour moi, Ni des vies ordinaires et des jours heureux. Et que me sont les âmes communes des hommes, Des yeux, des lèvres autres que ceux de Satyavan ? Je n’ai nul besoin de me retirer de ses bras Et du paradis découvert de son amour Pour m’enfuir dans une infinité immobile. C’est à présent même, pour mon âme en Satyavan,

And what to me are common souls of men Or eyes and lips that are not Satyavan's? I have no need to draw back from his arms And the discovered paradise of his love

And journey into a still infinity. Only now for my soul in Satyavan

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