Savitri - Book Six - Canto 1
So now she arraigned the world's impassive will: “What stealthy doom has crept across her path Emerging from the dark forest's sullen heart, What evil thing stood smiling by the way And wore the beauty of the Shalwa boy? Perhaps he came an enemy from her past Armed with a hidden force of ancient wrongs, Himself unknowing, and seized her unknown. Here dreadfully entangled love and hate Meet us blind wanderers mid the perils of Time. Our days are links of a disastrous chain, Necessity avenges casual steps; Old cruelties come back unrecognised, The gods make use of our forgotten deeds. Yet all in vain the bitter law was made. Our own minds are the justicers of doom. For nothing have we learned, but still repeat Our stark misuse of self and others' souls. There are dire alchemies of the human heart And fallen from his ethereal element Love darkens to the spirit of nether gods. The dreadful angel, angry with his joys Woundingly sweet he cannot yet forego, Is pitiless to the soul his gaze disarmed, He visits with his own pangs his quivering prey Forcing us to cling enamoured to his grip As if in love with our own agony. This is one poignant misery in the world, And grief has other lassoes for our life. Our sympathies become our torturers. Strength have I my own punishment to bear, Knowing it just, but on this earth perplexed,
Elle incrimina la volonté même du monde : « Quelle ruine s’est glissée sur son chemin
Emergeant du sombre cœur de la forêt, Quel maléfice se tint souriant à sa vue, Revêtant la beauté du garçon de Shalwa ? Peut-être vint-il un ennemi de son passé Armé de la force cachée de méfaits anciens, Sans lui-même le savoir, ni la reconnaître. L’amour et la haine entremêlés nous rencontrent, Errant aveugles parmi les périls du Temps. Nos jours sont des maillons d’une chaîne désastreuse, La Nécessité châtie nos inconséquences ; De vieilles cruautés reviennent masquées, Les dieux font usage de nos faits oubliés. Mais c’est en vain que la loi amère fut conçue. Nous sommes nous-mêmes les justiciers du sort. Car nous n’avons rien appris et répétons encore Notre mésusage de soi comme des autres. Il y a de sombres alchimies du cœur humain Et l’amour, déchu de son élément éthéré, S’obscurcit à l’esprit de dieux inférieurs. L’ange terrible, furieux de ses joies suppliciantes A la douceur desquelles il ne peut renoncer, Est sans pitié pour l’âme qu’il a désarmée ; A sa proie tremblante il inflige ses propres affres, Nous forçant à nous accrocher à son étreinte, Comme épris de notre propre agonie. Voici l’une des misères que souffre ce monde, Et le malheur a d’autres lassos pour notre vie. Nos sympathies deviennent nos tortionnaires. J’ai la force de porter mon propre châtiment, Le sachant juste, mais sur cette terre perplexe,
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