Savitri-Book One-Canto 5
The dire velamen and the bottomless crypt Between which life and thought for ever move, Forbidden still to cross the dim dread bounds, The guardian darknesses mute and formidable, Empowered to circumscribe the wingless spirit In the boundaries of Mind and Ignorance, Protecting no more a dual eternity Vanished rescinding their enormous role: Once figure of creation's vain ellipse, The expanding zero lost its giant curve. The old adamantine vetoes stood no more: Overpowered were earth and Nature's obsolete rule; The python coils of the restricting Law Could not restrain the swift arisen God: Abolished were the scripts of destiny. There was no small death-hunted creature more, The great hammer-beats of a pent-up world-heart Burst open the narrow dams that keep us safe Against the forces of the universe. The soul and cosmos faced as equal powers. A boundless being in a measureless Time Invaded Nature with the infinite; He saw unpathed, unwalled, his titan scope. All was uncovered to his sealless eye. A secret Nature stripped of her defence, Once in a dreaded half-light formidable, Overtaken in her mighty privacy Lay bare to the burning splendour of his will. In shadowy chambers lit by a strange sun No fragile form of being to preserve From an all-swallowing Immensity.
Le sinistre velamen et la crypte sans fond Entre lesquels la vie et la pensée sont forcées, Interdites de franchir les bornes effrayantes, - Ces terribles ténèbres gardiennes investies Du pouvoir de circonscrire l’esprit sans ailes Dans les confins du Mental et de l’Ignorance - Ne protégeant plus une éternité duelle S’évanouirent, révoquant leur énorme rôle : Vaine ellipse jusqu’alors de la création, Le zéro déployé perdit sa courbe géante. Ecroulés, les vieux vetos inflexibles, Subjuguée, la règle archaïque de la Nature : Les rouleaux de python de la Loi restrictive Ne pouvaient retenir le Dieu impérieux : Abolis étaient les livrets de la destinée. Il n’y avait plus de petite proie pour la mort, Plus de forme fragile à préserver D’une Immensité qui engloutit tout. Les grands martèlements d’un cœur entravé Firent sauter les digues qui nous gardent A l’abri des forces de l’univers. L’âme et le cosmos, égaux, se firent face. Un être illimité, en un Temps sans mesures, Envahit la Nature avec l’infini ; Il vit, sans murs ni chemins, son champ titanique. Tout fut découvert à son regard délivré. Une Nature occulte, dépouillée de sa défense, Hier formidable dans une ombre redoutée, Surprise dans sa puissante intimité, Gisait livrée à la splendeur de son vouloir. En des chambres qu’éclairait un étrange soleil
11
Made with FlippingBook - Online catalogs