Savitri-Book One-Canto 5

Was taken from him like a forgotten load: A fire that seemed the body of a god

Fut retiré de lui comme un fardeau oublié : Un feu qui semblait être le corps d’un dieu Consuma les étroites figures du passé Pour qu’un soi nouveau ait la place de vivre. L’éternité brisa les moules des sens. Une Force plus grande s’empara de ses membres, D’énormes travaux mirent ses gangues à nu, D’étranges énergies, comme des mains formidables, Dénouèrent la triple corde du mental, Libérant l’ampleur céleste d’un regard divin. Comme au travers d’une robe la forme est perçue, Au travers des formes, atteignirent à l’absolu Un sens universel et une vue transcendante. Les instruments furent accrus et intensifiés. L’illusion perdit sa lentille grossissante Et les mesures tombèrent de sa main : infime Parut tout ce qui avait semblé important. L’anneau de l’ego ne pouvait plus se fermer ; Dans les espaces énormes du soi, le corps Semblait n’être plus qu’une coquille errante Et son mental, la cour extérieure aux mille fresques De la demeure d’un impérissable Habitant. Son esprit respirait un air surhumain.

Consumed the limiting figures of the past And made large room for a new self to live. Eternity's contact broke the moulds of sense. A greater Force than the earthly held his limbs, Huge workings bared his undiscovered sheaths, Strange energies wrought and screened tremendous hands Unwound the triple cord of mind and freed The heavenly wideness of a Godhead's gaze. As through a dress the wearer's shape is seen, There reached through forms to the hidden absolute A cosmic feeling and transcendent sight. Increased and heightened were the instruments. Illusion lost her aggrandising lens; As from her failing hand the measures fell, Atomic looked the things that loomed so large. The little ego's ring could join no more; In the enormous spaces of the self The body now seemed only a wandering shell, His mind the many-frescoed outer court Of an imperishable Inhabitant: His spirit breathed a superhuman air. The imprisoned deity rent its magic fence. As with a sound of thunder and of seas, Vast barriers crashed around the huge escape. Immutably coeval with the world, Circle and end of every hope and toil Inexorably drawn round thought and act, The fixed immovable peripheries Effaced themselves beneath the Incarnate's tread.

La déité prisonnière arracha sa clôture. Comme en un son de tonnerre et de mers, L’évasion fracassa de vastes barrières. Immuablement contemporaines du monde, Le cercle et la fin de tout espoir et labeur Tracés autour de la pensée et de l’acte, Les anciennes périphéries inexorables S’effacèrent sous les pas de l’Incarné.

10

Made with FlippingBook - Online catalogs