Savitri - Book Five - Canto 1

Below them crouched a dream of emerald woods And gleaming borders solitary as sleep: Pale waters ran like glimmering threads of pearl. A sigh was straying among happy leaves; Cool-perfumed with slow pleasure-burdened feet Faint stumbling breezes faltered among flowers. The white crane stood, a vivid motionless streak, Peacock and parrot jewelled soil and tree, The dove's soft moan enriched the enamoured air And fire-winged wild-drakes swam in silvery pools. Earth couched alone with her great lover Heaven, Uncovered to her consort's azure eye. In a luxurious ecstasy of joy She squandered the love-music of her notes, Wasting the passionate pattern of her blooms And festival riot of her scents and hues. A cry and leap and hurry was around, The stealthy footfalls of her chasing things, The shaggy emerald of her centaur mane, The gold and sapphire of her warmth and blaze. Magician of her rapt felicities, Blithe, sensuous-hearted, careless and divine, Life ran or hid in her delightful rooms; Behind all brooded Nature's grandiose calm. Primaeval peace was there and in its bosom Held undisturbed the strife of bird and beast. Man the deep-browed artificer had not come To lay his hand on happy inconscient things, Thought was not there nor the measurer, strong-eyed toil, Life had not learned its discord with its aim.

Plus bas, un songe d’émeraude était accroupi, Ses lisières solitaires comme le sommeil ; Des eaux pâles brillaient, telles des cordes de perle. Un soupir effleurait les feuilles joyeuses ; Fraîches, parfumées, leurs pas alourdis de plaisir, De douces brises chancelaient parmi les fleurs. La grue blanche se tenait droite, un trait immobile, Le paon et la perruche ornaient l’arbre et le sol, La colombe roucoulait dans la passion de l’air, Sur les mares d’argent flottaient les flammes des oies. La terre couchait seule avec le Ciel son amant, Découverte entièrement à son regard d’azur. Dans une extase de joie luxurieuse Elle dissipait la sérénade de ses notes Et la structure passionnée de ses fleurs Et la débauche de ses teintes et senteurs. Un cri, un bond, une hâte était alentour, Les pas furtifs de ses créatures en poursuite, La moire hirsute de sa crinière de centaure, L’or et le saphir de sa chaleur et son brasier. Magicienne de ses intenses félicités, Espiègle et sensuelle, insouciante et divine, La vie jouait dans ses chambres exquises ; Derrière tout, planait le calme de la Nature. La paix originelle était là et dans son sein Protégeait la lutte de l’oiseau et de la bête. L’homme, l’artificier au grand front, n’était pas venu Poser sa main sur les heureuses créatures,

Ni la pensée ni la mesure du labeur, Et la vie n’avait pas appris sa discorde.

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