journal d'une transition
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Uma est venue la voir (la sœur de Deepti, qui était doctoresse dans l’armée) et sa visite a été bonne ; elle reviendra demain matin…
Note : Comme C ne se rétablissait pas, et qu’elle était trop inconfortable dans les conditions matérielles que je pouvais lui offrir à « Sincérité », nous avions demandé au Docteur Datta de l’Ashram qu’elle soit admise dans le « Nursing Home » ; malgré les règles très strictes de l’Ashram, par amitié Datta avait accepté. Datta a traité C pour une pneumonie. Les soins et la réelle gentillesse de tous les aides du Nursing Home, autant que le traitement médicamenteux prescrit par Datta, dans l’atmosphère si douce de ce lieu, ont permis à C de recouvrer graduellement assez d’autonomie pour pouvoir envisager son retour en France. Nous décidâmes alors que je l’accompagnerais jusqu’à Mumbai, dans le cadre d’un rapatriement organisé par « Europe Assistance » ; je ferais office d’accompagnateur pour ce déplacement. Nous partîmes au début du mois de Mars. Une chambre d’hôtel avait été réservée pour nous à Mumbai, où un docteur viendrait l’examiner, envoyé par la même organisation, pour s’assurer que C était en mesure de supporter le voyage de Mumbay à Paris. C avait plutôt bien réagi pendant le trajet en avion depuis Chennai, mais la fatigue l’avait rattrapée dés notre arrivée à Mumbai. Pourtant, dans la chambre d’hôtel, elle se sentit plus légère. Deux médecins sont venus et l’ont examinée : « lungs collapse » - crise pulmonaire aigue ; pas question qu’elle voyage ; elle devait être emmenée d’urgence dans un service de soins intensifs, s’il y avait quelque chance de la sauver. « Europe Assistance », par l’intermédiaire d’une Indienne Parsi de Mumbay, qui était venue nous attendre à l’aéroport, et avec qui j’avais déjà souvent parlé au téléphone, a tout de suite arrangé que C soit admise dans une clinique de luxe, « Lilavati Hospital » ; elle y fut transportée le jour même. Un traitement intensif d’antibiotiques et d’autres substances lui fut de suite administré ; C était de nouveau arrimée à toutes sortes de moniteurs, dans une atmosphère remarquablement propre et sophistiquée. Je fus autorisé à garder la chambre d’hôtel. Je n’avais presque plus d’argent avec moi, et C non plus. Je pus juste téléphoner à Selvam à Auroville, pour qu’il prévienne en France depuis Auroville. *6-3-2001, Mumbai : Ce matin C, n’en pouvant plus de cette nausée constante, douloureuse, qu’elle éprouve comme une torture, a demandé qu’on la laisse dormir, qu’on la laisse mourir. Je suis là autant que possible, sans direction, impuissant. Les circonstances se modulent et s’ordonnent : l main de la Grâce y est évidente. Au niveau instrumental, c’est l’équipe d’Europe Assistance qui prend les décisions et les responsabilités. Et du point de vue médical, il est probable que les conditions dans lesquelles C a été placée sont les meilleures qui existent ici. « Lilavati » est réputée dans tout le pays. On m’a laissé la chambre à l’hôtel Rang Sharda ; la fenêtre, au dixième étage qui domine toute l’aire de Bandera et Reclamation, une presqu’île sui s’avance dans l’Océan Indien, surplombe sans obstacle, de l’autre côté d’un vaste terrain vague, les fenêtres de l’étage de « Lilavati » où se trouve C.
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