Un Parcours
la beauté, une victoire permanente de l’horreur jouissive et inextinguible et – juste un peu au-dessus, comme une autre version de créature, plus élégante ou distinguée, des femmes bien vêtues, une sorte de ricanement sophistiqué… Ces créatures hilares reviennent et reviennent, comme pour démontrer que c’est ça seulement qui e st réel, le soubassement inamovible de la matière organique… Il y a un désespoir : alors, tout cet effort de s’unir à l’être véritable, à cette personne vraie, consciente de l’Un, de la Présence, tout ce chemin et, là, ce clou.
Ce clou.
Il n’y a plus ni soi ni autrui, il n’y a qu’une atroce et radicale séparation : il est impossible d’être.
Seul est ce clou.
Et cette ligne qu’il faut saisir et rejoindre pour glisser dans l’autre réalité, mais comment, cela se produit par miracle, puis je ne sais plus comment faire, puis je glisse dans cet espace intime et rassurant, si intime et proche et chaleureux, ce bois presque mordoré, si finement et soigneusement assemblé en parois, en sol, en bien-être.
C’est un état… abominable, indicible, la négation de tout, la négation absolue : ce clou – rien d’autre, RIEN d’autre !
En est-il ainsi pour chaque organisme, chaque entité matérielle vivante ? Mais là, dans cet état, il n’y a nulle pensée, nul recul, nulle perspective, nul espace, nulle dimension, nulle profondeur, il n’y a rien, que ce clou. Et, comme adjacente, cette réalité de monstres hilares, assurés de leur permanence, de leur jouissance perpétuelle, cet amas de chair qui se moque de toute prétention à la beauté, à l’harmonie,
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