Un Parcours

sens, ou de l’attrait d’une existence plus « normale » - comme l’avaient fait quelques - uns, et G.M. parmi eux, qui s’en était allé avec Marcia et leur enfant, puis revenu seul et très incertain. J’essayais de communiquer, parfois, à l’aide d’un article ou d’un texte, ce qui m’apparaissait évident, mais le risque était toujours de sembler prétentieux ; heureusement, le travail physique de la construction du Matrimandir était en soi une initiation et un entraînement assez intégral. Bientôt, D. dut se rendre compte qu’elle n’ét ait plus à sa place à Jaïma non plus et reprit contact avec sa famille en Australie, où elle se rendit avec Auragni ; de là, elle m’écrivit, et ce fut l’occasion d’un effort mieux partagé de communication, qui ne dura guère. Colette avait été très touchée par cet arrachement et cette séparation et avait tenté de son côté d’établir un dialogue par lettres, un échange et une ouverture avec D., attentive à ne rien forcer et à lui offrir une écoute, et D. y répondit quelque temps. J’eus l’espoir, lorsqu’elle r eviendrait avec Auragni, que quelque chose de simple pourrait s’élaborer entre nous, mais il n’en fut rien : à peine rentrée, les barrières remontèrent ; elle s’installa à Aspiration, où je n’étais guère bienvenu et je ne fis plus qu’apercevoir Auragni, au hasard. Vint cet épisode loufoque, introduit par une lettre ouverte de Luc V. qui, ayant travaillé au service de Satprem et de l’Agenda depuis plusieurs années et bénéficiant ainsi d’une certaine aura, se crut justifié d’annoncer « la fin d’Auroville », en termes lyriques et impérieux, ce qui affecta nombre des Français d’Aspiration et quelques autres fidèles, en fait nostalgiques du « monde extérieur », qui décidèrent presque en masse de s’en aller. G.M. fut l’un d’eux, ainsi que P.G. (Shankar). Satprem eut bien du mal à colmater les dégâts et tenter de ramener ceux qui restaient à une perspective mieux centrée et plus consciente de la tâche et des conditions. Il dut écrire une longue lettre aux Auroviliens pour tenter de situer l’action de Luc dans sa pr ogression personnelle et faillible et non comme l’expression d’une

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