Un Parcours

n ’accepter aucune influence autre que celle de Mère -Sri Aurobindo, afin d’établir une atmosphère collective réceptive à c ette Force de Vérité dont ils étaient les seuls garants ; je ne comprenais d’ailleurs pas du tout comment certains en Auroville pouvaient se tourner vers aucun « intermédiaire », sous le prétexte que l’on a besoin d’aide pr oche, accessible et concrète et, finalement, que toute personne « réalisée » peut servir de vérification ou d’échelon dans la sadhana ; cela m’apparaissait presque comme une trahison, quand Mère avait tout donné, tout indiqué, tout préparé, tout commencé pour nous tous. Cependant, ceux q ui ressentaient ce besoin d’un messager fiable, d’un degré mitoyen, d’un apport de connaissance réelle, allaient inutilement souffrir de cette accusation que Satprem portait à présent sur cet être, Panditji, qui l’avait pourtant soutenu de tout son être à travers bien des épreuves, et avait tenté de son mieux de servir Mère. Je me souviens d’avoir exprimé ouvertement qu’il nous fallait exiger de nous- mêmes de n’accepter aucune influence d’où qu’elle vienne, et de nous en remettre seulement à la Force de Mère et à Leur action pour Auroville, pour le monde. Et je me souviens d’avoir peiné lorsque j’ai réalisé que cette « position » pouvait légitimer une sorte de vilaine chasse interne, et ainsi distribuer la vieille histoire des traîtres ou victimes de l’oppr obre générale ; c’était idiot, c’était dommage, c’était triste et presque pitoyable, comme les uns ou les autres acceptaient de la sorte de remplir ces rôles, du juge ou du persécuté, du vertueux ou de l’impi e , enfin, tous ces casiers mortifères que l’on trimbale avec nous depuis des ères. Et je me trouvais donc, une fois de plus et inévitablement, en porte-à-faux, ni ceci ni cela, suspect de tous côtés, mais au moins je gardais ma liberté, cette liberté qui m ’avait été donnée lorsque j’avais fait le choix de revenir, que je fusse « accepté » ou non par les instruments en place. Et il m’arrivait d’agir dans un certain sens, puis dans un autre et ceci devait ajouter à une sorte de discrédit à mon égard ; je n’a vais « rien à perdre », dans la mesure où l’on m’avait déjà étiqueté à

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