Un Parcours

Keshorilal, qui nous envoyait chaque jour au Centre, les premiers temps, une énorme gamelle de soupe aux épinards, qui travaillait dur de l’aube à la nuit, toujours soignée et attentive et a continué pendant de nombreuses années à faire fonctionner un organe de « Prospérité », même si presque plus personne à Auroville ne s’y rendait, avec une constante fidélité à la voie de Mère. Il y en avait bien sûr de nombreux autres, c’est juste une illustration pour dire que j’étais inca pable de les juger en bloc et de toutes manières plus enclin à me retirer de tout jugement qu’à en nourrir. Mais quant à l’Ashram, il m’était carrément impossible de le condamner, comme le faisait Satprem ; je comprenais ses raisons et les éprouvais aussi, mais une condamnation de l’ensemble, au lieu de certaines attitudes et positions, était tout simplement hors de propos : tous ces êtres, toutes ces personnes, réunis là dans cet Ashram, dans l’atmosphère concrète et constante de Mère, des décennies durant , tous m’étaient chers, que je les connaisse ou non, parce que je savais, je l’avais reconnu, qu’il s’agissait d’une famille intérieure, aux pieds de Mère, pour Son travail. Certains d’entre eux étaient sans y jamais penser des références vivantes et indéfectibles, que ce fut Milliedi ou Manoj, Kusum ou Sunilda, Mona capitaine ou Udar, c’était mon paysage et c’étaient mes familiers, quoi qu’il arrive, à travers la grande histoire. Je voyais bien que l’on pouvait aimer Mère de manières ou selon des modes dif férents, Elle l’aventurière des âges ou Elle la Mère éternelle, et donner la priorité à certains aspects plutôt qu’à d’autres, à ce moment du cheminement, mais les opposer n’était pas admissible ; je comprenais aussi que Mère n’aurait probablement pas laissé certains enregistrements de Ses paroles être diffusés , mais Elle n’était plus dans Sa chambre là -haut, et tout ce qu’Elle avait jamais exprimé devenait un trésor sans prix, que cela nous plaise ou non, tout était également important ; la seule chose que je regrettais, de la part de Satprem, était son choix d’ajouter ses propres commentaires – il n’en avait pas le droit. Il en alla de même quant à son exhortation pour rejeter l’influence ou l’action ou la connaissance de Panditji, qui avait été son « guru » des années durant ; lorsqu’il publia sa mise en garde en préambule de l’Agenda, je partageai le sens de la nécessité impérative de

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