Un Parcours

Paris, tout comme Gérard M. et François Ga et une vingtaine d’autres. Peu de temps après mon départ de Pondichéry il avait lui aussi demandé un nom à Mère. Mère l’avait vu plusieurs fois et accepta de lui donner son nom. Elle lui écrivit sur une petite carte : « J‟ai clairement vu et entendu : il devrait s‟appele r Krishna. Bénédictions. Mère. » Quand il arriva, un projet s’était déjà formé en lui, comme une mission qu’il se donnait au service de Mère, avec toute sa passion : il voulait traverser le continent de l’Afrique dans sa plus grande largeur, d’Ouest en Est, afin qu’à travers lui, à travers sa naissance d’Africain – enfant de la Mère – cette grande masse vibrante d’expérience humaine soit offerte et portée à Ses pieds, pour l’avenir de la terre. Je l’emmenai bientôt dans le Sud Ouest, rendre visite à mes frères qui séjournaient alors chez ma grand-mère paternelle, Renée, laquelle fut enchantée par la présence de Krishna ; puis nous retrouvâmes près de Bergerac plusieurs de nos amis, dans la maison de Rakhal, lui aussi nommé par Mère, qui avait habité avec nous à Pondichéry. De là, Krishna et moi traversâmes seuls les Pyrénées jusqu’à Montserrat, au lieu de la Vierge Noire ; Krishna déchiffrait la carte sur les routes sinueuses de montagne et me signalait chaque virage avec grand soin, c’était une nouvelle expérience entre nous, qui nous délectait, comme nous délecta le chocolat noir confectionné par les moines accueillants d’un monastère où nous serions bien restés quelque temps. Puis nous rejoignîmes A.R et mon compagnon Christian à Barcelone Krishna, ainsi, m’avait envoyé cette nouvelle et m’écrivait que je lui manquais et qu’il souhaitait venir me rejoindre.

– la cathédrale inachevée de Segrada Familia. De là, Krishna s’en fut, seul, vers le Sénégal.

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