Un Parcours
nommais « L’œil », du fait que les deux lettres VU occupaient le milieu d e sa plaque d’immatriculation. Je repris mes pénates dans la petite chambre du septième, et souvent rejoignais Colette et René pour les repas, ou bien Colette et moi nous échappions pour un moment à deux. Je devais me présenter à je ne sais plus quel département gouvernemental au sujet du service militaire ; Paul, psychothérapeute enregistré et médecin généraliste, avait préparé un certificat déclarant que j’étais sujet à une gr ande instabilité emotionnelle p onctuée de crises d’angoisse, enfin quelque chose de similaire, et je n’eus aucune peine à me présenter dans un état psychologique évidemment fragile et vulnérable ; je reçus une sorte de document attestant que j’étais réformé définitivement. Mais la recherche d’un mode de vie communautaire alternatif, où tout serait à découvrir, sans règles ni hiérarchie, en développant la réceptivité au guide intérieur, fondée sur la confiance et l’ouverture vers un avenir plus vrai pour la Terre… : ne pouvait on essayer là où on était, c’est -à-dire, là où une possibilité se proposait ? Deux des amis qui étaient venus jusqu’à Pondicherry quelques mois plus tôt, étaient propriétaires d’une rui ne en Sologne, un petit château délabré, avec ses dépendances à demi effondrées, un bout de terrain pentu et même un ruisseau d’eau fraî che ; le bâtiment principal avait plusieurs salles habitables en bas comme au premier étage, à condition de les calfeutrer et de les aménager un peu ; les remises bordant la petite route de campagne pouvaient héberger quelques personnes et un four à Voilà un obstacle franchi. Il y avait aussi le refuge de la Bretagne.
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