Un Parcours

privé de la dimension du réel ; je souhaitais surtout retrouver Christian, dans les meilleures conditions possibles ; alors j’eus l’idée de lui proposer de nous rencontrer à Copenhague, où il y aurait beaucoup de lumière, avant de « descendre » dans la cuvette parisienne ; par télégramme et téléphone, nous convînmes de la date à laquelle nous nous retrouverions à Copenhague et je pris mon billet d’avion ; en attendant le départ je passai un ou deux jours je crois à l’Ashram de Delhi, ou au moins je pourrais encore bénéficier de l’atmosphère. Et Christian était bien là : tendre et ouvert et habité de joyeuse et calme énergie, attentif et réceptif ; nous logeâmes dans une auberge flottante, un grand bateau amarré le long du quai ; il ne faisait presque jamais nuit. Nous marchâmes de-ci de-là, sans but défini, le temps que je lui livre le principal. Puis il fallut bien « rentrer » ; à l’escale d’Amsterdam, dans l’aéoroport, j’entendis appeler mon nom (mon nom officiel !) dans les haut-parleurs : Marie-Françoise avait trouvé le moyen de diffuser un message de bienvenue en public ! Descendre par paliers.

Et ensuite ?

Où vivre, comment, quoi faire, pour quoi.

Mais certaines démarches devaient être faites.

Paul décida, estimant peut- être que cela m’encouragerait à trouver ma voie sans repartir trop loin, de m’acheter mon propre carrosse : une trois chevaux citroën bleu turquoise que je

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