Un Parcours

Ainsi, de la main droite désignant le médaillon, j’allais peut -être essayer de Lui raconter cet incident, mais me suis tu, pourquoi ces explications, et Elle me tendit de suite un nouveau sachet, sans un mot. Puis je Lui remis mon petit exemplaire de « La Mère » ouvert pour qu’Elle y écrive Ses bénédictions, et quand je L’ai vue da ns cet effort soudain, clignant un peu les yeux et se penchant plus en avant et prenant un feutre à côté d’Elle pour satisfaire mon besoin , j’ai eu honte, honte de mon égoîsme . Alors j’ai posé ma tête sur Ses genoux et là, à cet instant, alors qu’Elle posait Sa main sur ma tête, là, juste avant, je L’ai vue sourire, sourire Son amour et notre amour à jamais. Et ne voulant plus rien Lui imposer, je me suis relevé ; j’ai vu alors que Nata avait gardé la porte comme un ami éternel, personne d’autre n’avait été présent. Je m’en fus, ma rose à la main. Plus tard, je crois le lendemain, Mère m’a fait remettre le bol de terre cuite, que j’ai longtemps gardé près de moi. Le lendemain, Gabriel attendait devant le Bureau d’Auroville, près de sa petite Citroën ; sur le pare-brise, plusieurs messages d’amitié étaient glissés derrière les essuie -glaces, des frères et sœurs d’Aspiration surtout. D’autres se tenaient là. Ça ne ressemblait pas à un « adieu », plutôt comme une sorte de mission sans nom.

Je crois que j’ai p ris le volant.

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