Un Parcours

refusée, elle ne pouvait vraiment pas m’en dire plus, elle ne savait pas…

Je crois que je me rendis de suite chez Françoise pour lui demander ce qu’il se passait et là, devant son visage fermé, son refus de répondre, ce fut comme si tout basculait : je me trouvais devant un mur surgi du sol, incapable de comprendre, ni même de deviner ou de supposer de quoi il pouvait s’agir.

M ais je ne l’imaginais pas, c’était bien réel, il y avait un retournement, d’où, comment, pourquoi ?

Un ou deux soirs plus tard peut-être, je me tenais appuyé contre l’arbre de Service devant le Samaddhi, avant de m’agenouiller comme j’avais pris l’habitu de de le faire, pour tout offrir à Sri Aurobindo ; en me relevant, j’aperçus Paola qui me faisait signe de venir lui parler ; Paola, la compagne de Bruno, la mère de l’un des tout premiers enfants nés à Auroville, que Mère avait nommé Aurofilio, travaillait alors comme secrétaire pour Nata, lui-même l’un des secrétaires de Mère, s’occupant particulièrement des Italiens ; elle me dit doucement qu’elle avait un message de Nata pour moi, qu’ils me trouvaient sincère et savaient que j’étais en difficulté et que Nata lui- même s’offrait comme intermédiaire auprès de Mère si j’en éprouvais le besoin, et que j’étais le bienvenu chez eux (ce « eux », je le compris plus tard, incluait Maggi Lidchi sa compagne, également secrétaire de Mère). Je la remerciai, j’étais très touché, c’était vraiment une main tendue dans le noir. Le lendemain je me rendis chez Nata, qui habitait tout près de l’Ashram ; une partie de son logis servait de bureau et de lieu de rencontres, car il avait beaucoup de travail de liaison avec l’Itali e, et je crois que déjà Kratu et Aloka travaillaient avec lui pour la

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