Un Parcours

Quand Françoise me rapporta ma lettre avec la réponse positive de Mère, j’allai de suite au Bureau d’Auroville, alors situé juste en face de l’Ashram, et fit ma demande formelle. On me dit, je crois, qu’il faudrait quelques jours avant la confirmation officielle, puisqu’il s’agissait aussi de fournir aux autorités Indiennes la garantie morale d’Auroville pour que mon visa de touriste soit converti. J’attendis donc près d’une semaine ; je ne me souviens plus clairement de cette attente, mais une ou deux scènes sont restées bien vives : une fois, à l’entrée du grand réfectoire de l’Ashram à l’heure du déjeuner, une jeune femme d’origine asiatique dont j’ai oublié le nom, compagne de François B. et mère de deux tout petits que Mère avait nommés - ils habitaient sur l’une des plages d’Auroville - , s’est adressée à moi d’une file à l’autre (j’entrais et elle ressortait, il me semble), un peu comme une sœur le ferait, et m’a lancé « someone is playing tricks on you… be careful !!! » (« quelqu’u n est en train de te jouer des tours dans ton dos, prends garde… ») Enfin, je me rendis au Bureau d’Auroville, une semaine plus tard : le visage de Kiran, quand elle me vit entrer, était désolé ; Kiran Poddar, la fille de Navajata, occupait alors la fonction de secrétaire/réceptionniste, d’une grande gentillesse, très fine et attentive ; que s’était -il passé ? Elle me dit ne pas savoir la ou les raisons de ce changement abrupt, mais ma demande était

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