Un Parcours

éprouvante -, et, comme insensiblement, se détendit et devint consciente d’une nouvelle liberté, d’une ampleur nouvelle, d’une autre dimension d’elle -même et du monde ; sans mots inutiles, mais avec finesse et honnêteté, elle commença de mieux respirer et ses doutes et ses objections se turent. (Et notre communication était bien meilleure et plus directe et plus riche que celle que j’avais eue avec quelques -uns de mes amis de France qui avaient récemment débarqué pour « voir » de quoi il s’agissait, et m’avaient trouvé amaigri et desséché - comme un « converti » avaient-ils dû penser -, sans rien comprendre ni à l’Ashram ni à Auroville et s’en étaient retournés). De mon côté, j’éprouvais le besoin d’une sorte de confirmation, de sanction. Françoise m’avait dit que parfois – mais de plus en plus rarement – Mère donnait un nouveau nom, renommait Son enfant, pour ainsi dire. Elle-même avait demandé à Mère de lui donner son nom « spirituel », mais jusqu’à présent Mère n’avait rien dit (je crois que la raison supposée était que le nom de Françoise avait déjà été choisi par Elle à sa naissance) ; cependant, elle me dit que je pouvais essayer d’en faire la demande, à l’occasion de mes vingt ans, pusque Mère acceptait en principe de voir chacun dans Sa chambre le jour de sa « Fête » ; j’avais vu ainsi ces enveloppes de papier fort, de couleur écrue, sur lesquelles Mère inscrivait de Sa belle écriture régulière, le nom de Son enfant ou disciple. Alors je me rassemblai et écrivis à Mère à nouveau, d’abord pour L’informer du jour de mes vingt ans, le 9 Avril 1970, puis de la présence temporaire de Colette , et enfin pour Lui poser deux questions centrales, chacune au dos d’une photographie d’Elle.

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