Un Parcours

et de confirmation ; il n’y avait aucune surprise, mais une bienvenue apaisée, résolue.

A prés ent, il fallait placer ou orienter l’énergie tout autrement : le logement, l’activité, la discipline quotidienne, tout était à découvrir dans la lumière et l’atmosphère de Mère. Je trouvai assez vite une maison à louer, dans le quartier musulman un peu au Sud de la « ville blanche » : une rue paisible, que seuls les appels du muezzin venaient décliner, plus propre et ordonnée que les quartiers hindus ; les propriétaires vivaient au rez de chaussée et je louais le premier étage et le toit-terrasse, et il y avait un accès par un escalier indépendant ; ce lieu servit bientôt de refuge et de halte à ceux d’Auroville qui venaient se reposer, se remettre ou se décider, pas à tous bien sûr, je ne connaissais encore que relativement peu d’entre eux, mais tout de même un certain nombre – Gérard et M’zali, François Gautier, Pascal, Dennis, George…, d’autres qui n’y venaient que pour une sieste ou une douche. Mais en même temps, Fabienne et moi avions noué de l’amitié avec Francis, Bob et Deborah à Forecomers, au bord d ’un grand canyon, où ils avaient érigé déjà quelques huttes et nous avaient invités à en occuper une, et à les aider à construire un barrage pour retenir les eaux de pluie qui à la mousson s’engo uffraient dans la ravine et chaque année la creusaient davantage sans pour cela s’infiltrer suffisamment dans le sous -sol et alimenter la nappe d’eau souterraine ; le but était clair, l’idée était bonne, mais aucun de nous n’avait d’expérience. Je retrouvais souvent M’zali, et aussi Gérard M. ; tous deux étaient comme surgis du dedans, il n’y avait besoin d’aucuns mots ; François G. aussi, mais comme en tangente ; nous avions

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