Un Parcours
Je tenais dans la main une rose rouge à peine ouverte : je L’avais vue, Elle, perçue, éprouvé Son onde plus qu’humaine, autre qu’humaine et pourtant pur amour.
Ces semaines et ces mois qui suivirent sont incompréhensibles, comment en une si courte période de temps, ai-je pu vivre autant d’expériences, rencontré, vraiment rencontré, autant d’êtres ? Fabienne et moi allions de ci de là, quelquefois visitions Auroville, ou plutôt nous y immergions quelques heures ou une journée auprès de ceux qui y vivaient déjà. Dans l’Ashram, tant de regards, et ces femmes si dignes et si fines, habitées par une telle vie de l’âme, si dévouées à Mère, leur vie Lui appartenant et par-delà cette vie, tranquilles et souriantes et perceptives sans jugement ; le milieu entier était fondé, sûr et offert. Fabienne n’avait connu de l’Inde que l’Ashram et nous e ûmes ensemble envie d’explorer un peu le Sud, ses temples et ses foules et ses paysages ; nous fîmes demander à Mère Sa permission, par Françoise évidemment ; Elle nous reçut à nouveau, brièvement : après un silence de concentration, Elle nous dit simplement « bi en, j’espère que vous verrez bea ucoup de choses intéressantes… » et le signal nous fut donné de ressortir. Chaque jour, chaque nuit passés, la présence de Mère se précisait en moi, une sorte d’intimité commençait de s’établir. Nous emportions avec nous le livre de Satprem, « L’Aventure de la Conscience », que je lisais à haute voix le soir, dans notre chambre de loge ou d’hötel.
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