Un Parcours

René m’a prescrit des pâtes d’amande en quantité et je suis allé me remettre en Bretagne. La « révolte » légendaire de Mai 68 : il y avait certainement un ferment à l’œuvre dans toute une génération, ou plutôt deux générations confondues, mais du point de vue intellectuel, l’interprétation de ce processus était trop réductrice. Et, t andis que j’étais déjà engagé dans l’élan de briser les limites et lever les taboos quels qu’ils soient, je n’avais guère d’affinités avec le discours tenu par les étudiants et leurs représentants. C’est durant cette période je crois, que, assis dans un café -libairie sur les quais, tout près de Notre-Dame, un jeune homme s’approche de ma table et me tendis une brochure tout en me vantant les mérites d’une nouvelle aventure, qui réunirait les aspirants dans une ville nouvelle, en Inde ; miais je l’entendis prononcer « Euroville », au lieu d’ « Auroville » et le rembarrai assez sèchement en lui faisant remarquer que les Européens n’avaient certainement rien à apporter à l’Inde, dont ils de vraient plutôt tout apprendre… J’allais comme les yeux bandés, sans comprendre ce que je cherchais, mais secoué par la fragilité du corps ; je me mis à apprendre les rudiments du Hatha Yoga, pour aider le corps à trouver son harmonie. J’assistai, par hasar d, eut-on dit, à une séance de Krishnamurthy de passage à Paris, un petit homme très fin, scintillant et calme, mais ne gardai rien de ses paroles. Mon ami Pierre G. fils d’un journaliste à la télévision, souhaitait quitter le domicile parental et m’invita à partager un appartement loué, Boulevard Etienne Marcel : il occuperait la pièce centrale et moi les deux petites pièces attenantes en bout de couloir ; c’était un soulagement d’avoir un peu de place po ur les uns et les autres

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