Un Parcours

eaux de la mer dans les terres, une toute petite chapelle dédiée à la Vierge, presque toujours vide mais pas abandonnée (j’y trouvais parfois des traces de bouquets), sentant bon le cierge et la pierre ; et il y avait aussi, un peu plus loin sur une hauteur, un tertre surmonté d’une grande croix et il y flottai t comme une émotion de dédiement que j’appréciais ; et j’avais comme accepté dans ma tête une image du « Bon Dieu », un homme à la barbe blanche dont on ne voyait que le torse et la tête, probablement assis, émergeant d’un ciel ni bleu ni gris, une figure plutôt protectrice, imperturbable. (que je reconnus plus tard) En voyage ou en marche dans une ville ou une autre, j’allais rendre visite aux lieux de culte, sans rien en attendre mais sans les neutraliser non plus. Avec ces « retrouvailles » de l’Egypte ancienne, je me mis à porter autour du cou, attachée à un cordon, une croix égyptienne faite de petits vitraux enchassés dans du plomb, remplaçant en alternan ce un pendentif en argent ciselé d’un simple soleil, trouvé au Maroc. Je consult ais de plus en plus souvent la carte du monde et c’était vers l’Est que je souhaitais marcher. Mon ami Pierre G. me regardait tracer des parcours, un peu inquiet – j’étais bien capable de passer à l ‘acte ! Et finalement, je me suis décidé, il fallait y aller – aller où ? A u moins jusqu’en Inde, pour commencer.

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