Un Parcours

sens de leurs textes plus ou moins mystérieux) que je considérais un peu comme des ancêtres et, d’autre part, la culture et la connaissance ésotérique des Bambaras et des Dogons, présentées par une femme de grande envergure, Germaine Dieterlen. Il y avait à l’époque cette option de se joindre à un ou plusieurs domaines de recherche à la Sorbonne, sans même avoir ni un baccalauréat ni même un brevet.De cette manière, à la fois je rassurais un peu tout le monde et cela me permettait de renouer avec diverses sources complémentaires. Il en était de même au sujet des Celtes : une fois, Colette, Marie-Françoise et moi sommes allés en expédition à l’île de Gavrinis dans le Morbihan où se trouvent des caves scupltées par ces gens qui m’étaient curieusement familiers, M-F nous régalant en cours de route de contes et d’anecdotes plein s de sens. Mes lectures s’orientaient vers de la nourriture plus intérieure et la tension semb lait s’aiguiser ou prendre plus de corps, mais vers où, je ne savais pas. Je me souviens très bien de la reconnaissance que j’ai éprouvée à la lecture d’un ouvrage de reconstitution de l’Egypte ancienne, par Isha Schwaller de Lubicz, « Her Bak – Pois Chiche », qui retraçait le parcours, l’initiation et l’histoire d’un jeune égyptien, car j’y retrouvais une sorte d’aise et d’évidence, c’était un chemin concret qui avait du sens. Aucun membre de ma famille élargie n’avait de religion, ou plutôt, n’était relig ieux ou « croyant » (René était issu d’une famille juive et avait dû porter l’étoile jaune durant l’occupation de Paris par les nazis, mais n’avait jamais pratiqué aucun d es rites ; et Christiane était d’une lignée protestante mais s’était éloignée de tou t credo, ne gardant qu’une certaine rigueur éthique). Mais il y avait parmi nous tous un sens de la liberté individuelle, et dans mes promenades en Bretagne, j’avais adopté quelques lieux comme de petits havres de recueillement : il y avait non loin de la maison de Mamy, surplombant l’avancée des

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