Un Parcours

Et lorsque, de temps à autre, un autocar chargé de touristes parvenait jusqu’au bord du cratère et ces gens en descendaient comme au zoo avec leurs appareils en bandoulière, nous nous sentions comme des singes sur nos échafaudages érigés dans le vide entre les piliers et les tours. La bataille pour l’indépendance d’Auroville, comme pour celle de l’Agenda de Mère que Satprem devait pouv oir publier sans interférences, témoin direct de tout le travail de Mère dans la conscience physique et matérielle pour leur transformation, leur changement d’état, cette double bataille s’intensifiait. L’effet de harassement provoqué par les multiples me squines attaques de la Société était tempéré par l’humour et le sens d’une perspective si vaste que nous devenions insignifiants. Mais les jugements réciproques produisaient des blessures et des incompréhensions qui ne guériraient pas de sitôt. Tant de voix discordantes insistaient pour être entendues. Le Matrimandir était le seul endroit où pouvaient se côtoyer les opinions et points de vue les plus différents, sinon opposés, sans heurt ni tension excessive ; la priorité était au travail de création et le besoin de concentration et de discipline agissait comme un tamis ou un filtre ; cependant, les mouvements d’affinités naturellement se signalaient et de subtiles distances se faisaient sentir. Pour beaucoup de personnes, il était difficile de concevoir un cheminement sans guide physique accessible, sans « mode d’emploi » ; il leur fallait identifier un intermédiaire, un porte parole, un modèle ou une pratique. Et envers la Société, les attitudes différaient et les positionnements imposaient graduellement leur logique respective ; ainsi, ceux qui voulaient se considérer comme « neutres », étaient inévitablement amenés à prendre parti dans le petit détail des choix quotidiens, jusqu’à, un peu plus tard, s’impliquer formellement aux côtés des propriétaires légaux lorsqu’ils revendiquèrent leur droit de pratiquer leur « religion » sans interférence de la part du Gouvernement. Plusieurs autres avaient « trouvé » un guide en la personne d’un certain Jagdish, ce qui les entraîna à se séparer du reste plus

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