Un Parcours
Peu à peu, chacun s’orientait physiquement, tâtonnant vers sa place juste ; Gérard M. et Ina voulurent créer leur lieu privé et nous construisîmes une autre hutte en haut d’une ravine qui descendait vers Kottakarai ; Elie B. voulut s’installer seule avec son métier à tisser, Cyril étant assez grand pour habiter avec moi, et je l’aidai à construire une autre hutte, un grand espace couvert. Joël se lança dans l’érection de sa propre petite hutte indépendante, à une trentaine de mètres dans le jardin qui prenait forme et, à peine achevée, l’abandonna pour une autre solution.
Elie à Sincérité
Il y avait, du fait des visites assez fréquentes de « sympathisants » et d’amis venus de France, des Etats-Unis ou d’ailleurs ou simplement de Pondy, une certaine qualité de « mondanité » dans notre quotidien au Matrimandir et nous avions parfois l’impression, souvent pénible, d’être en représentation ; évidemment, notre travail, ni l’objet de nos effor ts soutenus, ne pouvaient guère passer inaperçus : la sphère du nouveau monde était sans pareille ! Mais nous nous prêtions aussi à une sorte de mode, d’une façon ou d’une autre, sans y réfléchir : ainsi Joël, Gaëtan et moi portions un turban similaire, torsadé de la même manière, ou un étui de cuir pour le « mètre » indispensable attaché à la ceinture avec la clé anglaise.
153
Made with FlippingBook Digital Publishing Software