Un Parcours
moins subtilement de prendre parti, et j’en écrivis à Satprem, qui me répondit ainsi : « 13.9.74. Divakar, tu veux ajouter mon « influence » parmi toutes les autres influences en concurrence ? Je ne suis le concurrent d’aucune course à l’ego. Tant que l’idée de l’un, ou la suprême esthétique ou vérité de l’un se dressera contre celle d’un autre, le Matrimandir n’y sera pas. Nous ne construisons pas un temple astrologiquement ou mathématiquement parfait, mais un homme dans l’unité. C’est le premier Matrimandir. Dans la vision d’au - dessus, il n’y a pas de centimètres : il y a une perfection interne qui se traduit spontanément par certaines mesures. C’est cette perfection interne des constructeurs du Matrimandir qui devrait faire la perfection extérieure du temple. Ainsi il ne s’agit pas de discuter des centimètres ni des colonnes mais de travailler à l’unit é des consciences. Tous les « flottements » entre la vision de Mère et la traduction des travailleurs donnent la mesure exacte de l’interférence égoïste. On ne va pas rectifier les ego en supprimant un mètre de béton ici ou là ou en ajoutant des colonnes. Autant que je sache Mère a toujours considéré Roger comme l’architecte et responsable des travaux. C’est donc par une entente avec lui qu’il devrait être possible de rectifier les « erreurs » s’il y en a. Si chacune des éminentes personnes qui s’occupent d ’Auroville veut ajouter son idée ou son interprétation ou sa vérité particulière, nous aurons un Matrimandir avec des bosses, même si leurs bosses ont été soi- disant inspirées par Mère. Ce que Mère m’a dit, je le sais, mais je n’irai pas clamer « Mère a di t, Mère a dit… », je vous renvoie à Roger. Il n’y a pas de contradictions en Mère, mais beaucoup dans les consciences. Bonne sincérité à tous ; Satprem. PS : Quant à l’aspiration que tu me demandes de partager, puissiez-vous partager la mienne ! » Cette réponse portait une certaine évidence, mais semblait trop ignorer les conditions dans lesquelles nous devions travailler et les signes également évidents des interférences de Roger à chaque stade de l’étude du Matrimandir et la nécessité d’un vrai discerneme nt et d’une vraie réceptivité à Mère devenait d’autant plus cruciale.
Plusieurs des travailleurs quotidiens du Matrimandir venaient chaque matin de leurs communautés – à bicyclette et, encore bien rarement, à motocyclette, tout comme les ouvriers venaient de leur
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