Un Parcours

pouvait être entrepris jusqu’à ce que le temps et la vision nous en soient donnés.

Plusieurs courants nous traversaient tous et, selon que l’on s’identifiait à l’un d’eux, la conséquence semblait inévitable, à cause de l’activité de l’ego : la division, l’exclusion, le jugement, la distance, le soupçon, le rejet, la méfiance. Et la question déjà se posait, parfois très crûment : est-il possible d’être solidaires sans être exclusifs ? C’est -à-dire, quand et comment peut-on devenir solidaire de tous ? L’agrégation d’un groupe quelconque, par affinités ou même par les circonstances, tendait à produire la nécessité de rejeter ou d’exclure et dan s ce climat mental et psychologique dérivé de notre compréhension encore très limitée du yoga de la conscience nouvelle, il était facile et tentant de se renforcer mutuellement sous une bannière quelconque ; ainsi les gens d’Aspiration étaient souvent perçus comme une clique dévouée à Satprem et intolérante de toute autre approche, qu’ils qualifiaient de « pas claire ». Même la construction du Matrimandir était appréciée différemment : certains voulaient la hâter en haute priorité, tandis que d’autres souh aitaient la relativiser, la situer en relation de mutualité avec les autres nécessités. Pourtant, dans le travail physique qui nous rassemblait, ces positions s’effaçaient – au moins le temps d’un bétonnage. De plus, le Matrimandir même était l’objet des controverses les plus élaborées, quant aux mesures exactes de la Chambre intérieure, ou à son environnement (naturel ou décoratif), et nombre de disciples de l’Ashram avaient leur mot à dire et plus que leur m ot, chacun d’eux animé par la conviction de servir Mère ; il y avait Huta et ses déclarations et annotations de ses conversations avec Mère ; il y avait Patrizia Norelli-Bachelet, avec sa science des nombres, des astres et des harmonies occultes ; et il y avait aussi les erreurs de mémoire, de Udar par exemple, et tout cela ensemble était assez déroutant. A chaque sujet, chacun de nous était sollicité plus ou

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