Un Parcours

Chaque bétonnage était l’occasion d’un rassemblement actif, et des personnes de l’Ashram continuaient de venir participer, ainsi que des Auroviliens d’autres communautés (Kottakarai, Fraternité, Aspiration, Fertile, Auroson’s Home…) ; c’était l’occasion, claire et évidente, de coll aborer directement, avec le corps et le cœur, par delà toute autre considération. Gérard était le seul de la première caravane et le seul du groupe qui s’était assemblé et continuait de s’élargir à « Aspiration », (le nom que Mère avait donné à ce premier essai de vie collective, près du village de Kuillapalayam, au bord du plateau dominant la Baie du Bengale) , à s’être concrètement tourné vers le Matrimandir et mis à son service ; d’autres parfois venaient nous aider, mais nos co-équipiers avaient suivi d’autres parcours. De plus, la plupart des habitants d’Aspiration étaient français d’origine, tandis que la plupart de ceux qui choisissaient de se donner au travail de la construction du « Temple de la Mère » étaient d’origines plus diverses (d’autres pays d’Europe ou d’Asie, des Etats- Unis, de l’Inde). Mais Gérard était resté en contact fraternel avec ceux d’Aspiration et parfois je l’y accompagnais. A mesure que la question d’allégeance se précisait – envers les représentants de la Société légale ment propriétaire d’Auroville et ses premiers habitants ou « pionniers » -, la compréhension des enjeux et des nécessités et priorités différait selon les cultures et les conditionnements. La majorité des « français d’Aspiration » avaient développé envers Satprem un sentiment fait de respect, d’admiration, de confiance, et presque de dévotion, comme envers un frère aîné, un héros et un représentant auprès de Mère et sur son chemin du nouveau monde. On y mêlait les légendes du passé, des chevaliers de la Table Ronde à Jeanne d’Arc et à la Révolution Française, à l’extrême épreuve de la Résistance au nazisme et des camps de concentration, pour en arriver à la renaissance de la ville dédiée à la Vérité, comme le fut celle d’Akhenaton dans l’Ancienne Egypte.

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