Un Parcours

Je n’allais plus que rarement à Pondy, pour le Samadhi ou quelques courses ; Krishna avait d’abord vécu dans un lieu nommé par Mè re « Ermitage », sur l’une des terres de l’autre côté de la grand route , à l’Ouest vers le lac où il avait d’abord été prévu de construire Auroville ; je lui rendais parfois visite ; il avait aussi vécu au Nord Est d’Auroville au bord d’un grand canyon , dans un lieu nommé par Mère « Utilité », où Mali, le jardinier d’origine Mexicaine, s’était investi. Il nous semblait sûr que nous trouverions comment nous rejoindre et marcher ensemble, ce qui arriva bientôt. La rénovation de la grande hutte à « Sincérité » entraîna d’autres développements ; il y avait déjà, deux autres petites huttes, celle de Tom G. et celle de Michael T., puis d’autres arrivèrent ; éventuellement, j’installai une meilleure conduite d’eau depuis le puits du Banyan, et construisis des réservoirs et des toilettes, fis venir l’électricité (nous nous éclairions avec des lampes à kérosène) ; ainsi nous pouvions planter plus d’arbres et la nature répondait activement, bien que nous dussions protéger chaque jeune pousse des vaches et des chèvres avec des sortes de fûts de roseau tressé ; je commençai aussi à faire venir des cargaisons de galets et de petits rochers, afin de créer des allées, des pourtours, des espaces plus définis parmi les arbres qui poussaient. Des années durant, lorsque je n ’avais « rien à faire » extérieurement, je bâtissais des maisons et leurs environnements dans ma tête, des fondations au pommeau de la serrure ; et à présent je me trouvais en position de créer concrètement et c’était comme une ressource qui se révélait. Nous étions toujours plusieurs à habiter la grande hutte, puis à ériger quelques autres à mesure que croissait le jardin. Joël et Gaëtan, Gérard et Krishna, Bernard, Monique, Gérard C. ; Hervé, Ina, il y avait une mouvance assez constante, chacun suivant sa propre trajectoire dans Auroville naissante. Krishna était plus enclin à travailler avec les arbres et la terre, ou à confectionner des bijoux de cuir et métal, mais il était toujours disponible pour de plus grandes manœuvres.

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