Un Parcours
Tout s’arrangea en quelques jours, et F.J, mon père, J.Y mon frère et moi tentâmes de ne pas dire trop de bêtises sur Auroville et sur Mère devant les caméras attentives et respectueuses d’un studio de télévision à Paris. Le 9 Novembre, 1973, j’écrivais dans mon journal quotidien : « …ne jamais oublier qu’il faut être simple, noble, intrépide et vaste et plein d’amour, pour porter toute notre obscurité dans la lumière… ». Le 10 Novembre au soir, Colette, ma mère et amie, J.Y mon frère et Tatiana. une tendre compagne, me laissèrent à la borne de sécurité de l’aéroport ; je quittai Paris et la France et l’Europe et l’Occident – et n’y reviendrais que 27 a ns plus tard. Je choisis de rester deux jours à Delhi – comme pour laisser une peau et retrouver la respiration de l’Inde. Le 13 je pris l’avion pour Madras ; j’avais acheté une de ces bandes dessinées qui retracent les histoires du Mahabharata et du Ramayana ; celle-ci disait le conte de Sita qui prie la Mère de l’engouffrer dans les entrailles de la terre si elle a menti – et un sanglot sortit de tout mon être, comme le sceau brûlant de la vérité qui seule donnait un sens à cette vie.
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