Un Parcours
Non loin de ce parc se dressa it une tour résidentielle, l’un de ces bâtiments typiques de ces années, construits pour loger les plus pauvres et les nouveaux « immigrés » et y habitait Jean-Guy, qui devint avec Laurence mon ami le plus proche, également plus âgé que moi, d’origine Nord -Africaine, fier et un peu rebelle, et nous nous retrouvions dans les bois mitoyens, y construisions des cabanes secrètes. Je fus donc inscrit à l’école la plus proche, qui se trouvait à près de deux kilomètres sur le grand route ; je m’y rendais seul et à pied et en hiver, mamy et le grand-père poussaient le poêle jusque dans l’embrasure de la porte de ma chambrette afin que je m’habille sans grelotter. J’étais plutôt bon et sage élève, c’est curieux, mais je garde très peu de souvenirs, à part celui de la maîtresse (ou de l’une des maîtresses, mais elle seule reste claire) qui avait une voiture décapotable et portait un manteau court en peau de tigre ou de léopard et un jour nous avions découvert, indignés, qu’un homme s’intéressait à elle et même s’asseya it avec elle dans sa voiture, ce qui constituait une intrusion inacceptable, et puis elle a dû partir et aucun autre souvenir de cette école ne demeure. Mais dans ce parc il y avait beaucoup d’émotions diverses ; surtout celles de cueillir et rassembler des bouquets de fleurs que j’apportais à Colette, assise sur le rebord de la grande fenêtre de sa chambre ; il y avait des pivoines, des roses sauvages, des églantines, des marguerites, c’était très important et c’était reçu avec la dignité du cœur. Colette avait pu acquérir une deux- chevaux Citroën d’occasion et c’est sur l’allée principale que, dés que j’ai pu, à l’aide de coussins sur le siège, voir par- dessus le volant, j’ai commencé à conduire. Nous allions en Bretagne, dans la maison de Mamy que Colette économisait comme une abeille industrieuse pour pouvoir
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