Un Parcours
aménager, aussi souvent que possible – j’appris à user d’une bicyclette et touvai mon lieu de contemplation niché entre deux rochers en haut d’une falaise voisine dominant la mer changeante et toujours vaste et envoûtante. Francis était de plus en plus mobilisé par la mise en place d’un réseau de soutien au FLN, en France surtout mais aussi en Suisse et en Belgique et occasionnellement je commençai de rencontrer plus de ces adultes engagés et, surtout parmi les femmes, j’offrais une écoute à la fois attentive, silencieuse et innocente et l’on me confiait bien des soucis. Au sous- sol étaient entreposés toutes sortes d’objets et de vêtements probablement oubliés là par de précédents locataires et il ar rivait qu’on y descende, surtout Laurence et moi, et qu’on y joue à se déguiser en adultes et je me souviens avoir même essayé des talons hauts ; Laurence était calme et belle et harmonieuse sans effort ni simagrée, Jean- Guy aussi, d’ailleurs, ils étaient tous deux mes élus. Je ne me souviens guère de jeux partagés, sauf celui de la marelle – nous traçions à la craie sur une aire cimentée devant le pavillon les cases superposées qui formaient une sorte de croix afin d’y faire arriver exactement des galets c hoisis pour cette fonction ; plus tard, j’ai aimé le volley -ball et aussi le ping-pong ; mais, tout seul, j’aimais surtout les « petites voitures » que je collectionnais, ainsi que les éléments de Lego avec lesquels je bâtissais inlassablement ; avec Colette, parfois, nous jouions au Monopoly (je crois qu’il s’agissait d’acquérir des propriétés, mais selon quelles règles, j’ai oublié), ou au Scrabble, qui me permettait d’apprendre de nouveaux mots ; plus tard il y eut quelques jeux de cartes, mais sans grand enthousiasme. Je ne sais quand exactement Francis a été condamné « par contumace » et s’est converti par nécessité à la clandestinité ; le
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