Un Parcours

Avec le séjour d’E lie B. à Pondichéry, une autre vague de confusion s’abattit. E lie B. était très attachée à moi et déterminée à réaliser un couple avec moi. Mais elle rencontra aussi beaucoup d’affection et de compréhension à l’Ashram, et Mère la reçut et l’aida. Nata fut aussi son premier intermédiaire auprès de Mère. A travers elle, comm e par d’autres voyageurs, je continuais de recevoir des informations troublantes et contradictoires, et je restais incapable d’élucider l’énigme de ce qui s’était passé pour moi à Pondichéry, comme du rôle que Françoise (à qui Mère avait depuis donné le nom de Pourna Prema) y avait joué, et continuait d’y jouer. Il me semblait aussi que Nata ne me disait pas ce qu’il savait, pas entièrement. Je lui écrivis pour lui demander de m’aider à comprendre. J’avais d’autre part cédé à l’attrait d’une vieille formati on, celle d’ « avoir » un enfant… Nata m’écrivit d’abord : (« Mon cher Divakar. Tes relations avec Mère sont placées sur le terrain de l’incompréhension. Ce n’est pas que Mère ne veut pas de toi comme disciple, mais elle sait que ta place n’est pas ici, ma is ailleurs. Pour faire quoi ? Ton être intérieur doit te suggérer. Elle t’aime, je sais qu’elle t’aime, mais ce qu’elle a choisi pour toi ne correspond pas à ce que tu veux. C’est tout. Accepte donc avec discipline sa volonté et cesse d’insister de venir à l’Ashram. Le moment venu, elle te fera savoir, n’en doute pas. Au sujet de l’enfant que tu veux avoir avec E., Mère n’a pas répondu. Ecris- moi chaque fois que tu en sens le besoin ou l’envie et reçois les meilleurs sentiments d’amitié de Nata. ») Les lettres de Nata exprimaient les mêmes contradictions qui me tourmentaient, dont l’intensité me labourait sans répit. Je devais me « soumettre » et accepter, et en même temps il m’était permis de croire et d’espérer. Quant à cette allusion à l’enfant désiré, E lie B. avait dû donner à Nata, qui était si affectueux et fraternel, l’impression que c’était avec elle que j’avais engagé une relation de procréation. Elle était ainsi revenue, soi-disant me retrouver, ce qui était absurde et désemparant, car elle avait reçu de Mère toute l’attention et la sollicitude du monde et avait cependant préféré poursuivre ses propres chimères, c’était insensé ; j’en écrivis à

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