Un Parcours
période : le premier fut comme un avertissement, je conduisais et, alors que nous traversions une petite bourgade pour rentrer au « château », d’une rue latérale soudain surgit un autre véhicule qui enfonça ma portière. Le deuxième « accident » fut plus sérieux, par l’action qu’il révélait comme par le résultat : j’étais en train de colmater l’un des toits de notre demeure, et A nne F se tenait près de moi avec toute cette attention excessive qu’elle aimait à tourner vers moi, et j’étais gêné, sans trouver le mouvement juste ; et soudain je perdis prise et commençai de glisser le long du toit, et me sentis pris dans une paralysie subtile qui m’empêcha physiquement de réagir et je restai comme hébété tout le temps de la chut e jusqu’au choc de la douleur, cette suffocation imbécile ; il fallut me transporter à l’hôpital le plus proche, j’avais une fracture d’une vertèbre et d’un disque, et je dus rester quelques semaines immobile. Je ne croyais plus que nous pourrions parvenir à un équilibre collectif suffisamment clair ; je choisis de m’en aller . J’allai me réfugier peu après en Bretagne, dans la maison de mon enfance, où je pourrais à nouveau contempler la mer depuis les falaises. Je savais que c’était égoïste, que je devais cesser de demander pour « moi ». Pourtant, j’écrivis encore. Début Février, 1972, Nata me répondit : (« Cher Divakar. J’ai reçu et lu à Mère ta lettre du 17 Janvier. Toujours la même réponse : « Je ne veux pas qu’il vienne à l’Ashram. » Je regrette de n’avoir rien de mieux à te dire. Ecris-moi et reçois les sentiments d’affection de Nata. ») J’insistai. Je ne demandai plus qu’à La revoir. Le 7 Février, Nata m’écrivit : (« Cher Divakar. J’ai lu à Mère aujourd’hui ta lettre où tu demandais de venir la voir et repartir quand elle voudrait. La réponse a été encore « No. Je ne veux pas qu’il vienne. » Je regrette d’être toujours le porteur de mauvaise nouvelle… mais je dois bien transmettre ce qu’on me dit ? Je t’embrasse. Nata. »)
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