Un Parcours
Je ne sais plus ce que j’envoyai pour Mère à Nata, quelque chose que nous avions faite de nos mains. Mi Novembre, Nata me répondit, et pour la première fois il écrivit mon nom correctement, avec un « r ». (« Cher Divakar. J’ai remis à Mère votre cadeau. Elle est restée très contente et m’a prié de te remettre les bénédictions annexes pour toi et pour tes amis M.S et Cyril. Je t’embrasse avec amitié. Nata. ») Quelque chose se détendait. Mais les variations considérables dans le ton et le contenu des lettres de Nata semblaient si incongrues, que ne me disait-il pas ? Une autre amie, Elie B. , s’apprêtait à partir pou r Pondichéry. J’écrivis à Satprem – que se passait-il ? Comment comprendre ces contradictions qui obstruaient le chemin ? En Décembre, Satprem me répondit : (« Divakar. Tu la reverras quand tu seras convaincu que tes propres forces ne peuvent rien et que tu auras besoin d’Elle comme de la seule chose nécessaire… Satprem. ») Je commençais de comprendre que seule Mère pouvait saisir objectivement la vérité de chaque être et y répondre directement. Elle seule. Et Sri Aurobindo. Chacun, autrement, ne comprenait l’autre, ne comprenait le monde, qu’à travers le filtre réduit et limitant de sa propre expérience. Je ne savais pas comment m’orienter, je n’aimais pas beaucoup le rôle que j’étais amené à jouer parmi ces êtres, et le poids des attachements qui se formaient voilait la réceptivité nécessaire ; un intense lien physique et émotionnel, par exemple, s’ était comme emparé de Frédéric et de moi pendant plusieurs semaines et nous eûmes ensemble une expérience que je ne regrette aucunement, mais qui ne pouvait durer. C ’était une situation qui m’exposait, me rendait vulnérable aux attaques les plus matérielles. J’a vais eu deux accidents durant cette En Inde, c’était la guerre encore, dont la cessation donna naissance au Bangladesh. Cela avait beaucoup préoccupé Mère.
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