Un Parcours
Je demandai à Nata de m’envoyer une photo récente de Mère, ce qu’il fit. Mais elle ne me parvint pas.
En Août, 1971, Nata m’écrivit : (« J’ai bien reçu avec grand retard votre lettre du 4 Juillet. Je regrette la perte de la photo de Mère. Je répète l’envoi. Abandonnez -vous au Divin : faîtes le don de vous même, sans rien cacher, sans rien retenir dans les profondeurs de votre vital, mental et physique que tout ira bien. Il ne faut pas passer son temps à se demander si on est ou si on n’est pas sur le bon chemin. Ce sont des influences mentales qu’il faut éloigner. Si vous arrivez à vous ouvrir avec toute sincérité, des profondeurs de votre être arrivera la réponse exacte avec l’indication de ce que vous devez faire. Vous pouvez rester dans la communauté où vous êtes maintenant sans vous préoccuper si elle va grandir ou non. Restez là en toute humilité, faîtes votre travail de karmayogin et laissez les portes ouvertes à la divine Volonté. L’entraînement physique que l’on fait à l’Ashram peut être fait n’importe où. Ecrivez-moi. Je vous embrasse. Nata. ») Cette adversité qui tentait souvent de m’accabler était une force déterminée, comme je le compris plus tard, qui savait employer les moyens les plus inattendus comme les plus détou rnés. Ainsi j’appris plus tard, par exemple, que l’une de mes proches (Anne F.) s’était, pour s uivre mes pas, rendue à Pondichéry où elle s’était conduite de manière plus que provocante. J’appris aussi , par Igor W. qui avait séjourné à Pondichéry, que cet ami par qui j’avais rencontré Fabienne avant de venir à Mère, Louis de D, s’était lui aussi dep uis rendu à l’Ashram, où il avait retrouvé Fabienne, et qu’un incident s’était produit : Fabienne avait été retrouvée droguée sur la plage. Or cet ami avait comme moi les yeux bleus, et son intimité avec Fabienne étant égale à la mienne ; un certain nombre de gens de l’Ashram qui ne me connaissaient pas personnellement nous avaient tous deux confondus. C’est lui enfin qui – André, le fils de Mère, me le racontera plus tard, lorsque je le rencontrai chez lui lors d’un de ses passages à Paris – avait, par jalousie peut-être, écrit à Mère que j’étais un « Asura » - lettre que Mère avait commentée, selon André, en disant avec humour : « Il est toqué, celui-là ! ».
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