Un Parcours

Ces deux photographies furent prises à Mombassa, pour nos papiers d’identité.

Puis de nouveau sans argent, comme un mendiant, je revins à Nairobi. Je reçus là l’aide nécessaire et un peu plus tard pris l’avion pour Rome. De Rome je postai une lettre pour Mère. De retour à Paris, Sa réponse me parvint. Nata m’écrivit : (« Cher Divakat. Merci de votre lettre de Nairobi envoyée de Rome. J’ai lu à Mère votre lettre et voici sa réponse. Vous devez savoir que pour Mère ce n’est pas facile écrire quelque chose : pour cela et pour les mots qu’elle vous envoie, vous devez vous considérer comme un privilégié. Je fais cette lettre recommandée et je vous embrasse avec affection. Nata. ») Dans l’enveloppe se trouvait une feuille de papier sur laquelle Mère avait simplement écrit : « Divakat. Sois sincère et fidèle. Bénédictions. Mère. »

Ainsi, Mère Elle-même avait écrit mon nom avec une « erreur », un « t » à la place du « r ». Parce que Nata le lui avait dicté ainsi ?

J’avais souvent l’expérience, depuis longtemps, d’êt re comme assiégé par une sorte d’adversité diffuse, malveillante, qui voulait positivement « me » détruire, ou s’attaquer à mon corps. Si je me laissais convaincre d’incapacité à répondre à la lumière, je devenais d’autant plus vulnérable. Dès que le doute s’installait dans ma conscience, cette adversité devenait active et pouvait s’exprimer à travers des proches comme au travers de mes propres mouvements ( comme lorsque, des années plus tôt, je m’étais tailladé les artères et on m’avait sauvé de justesse).

Je n’étais pas du tout certain de la validité de cette tentative de vie communautaire, moins encore du rôle que je pouvais y jouer.

101

Made with FlippingBook Digital Publishing Software