Savitri - Book Two - Canto 8

And in the cradle slay the divine Child. Incalculable are her strength and ruse; Her touch is a fascination and a death; She kills her victim with his own delight; Even Good she makes a hook to drag to Hell. For her the world runs to its agony. Often the pilgrim on the Eternal's road Ill-lit from clouds by the pale moon of Mind, Or in devious byways wandering alone, Or lost in deserts where no path is seen, Falls overpowered by her lion leap, A conquered captive under her dreadful paws. Intoxicated by a burning breath And amorous grown of a destroying mouth, Once a companion of the sacred Fire, The mortal perishes to God and Light, An Adversary governs heart and brain, A Nature hostile to the Mother-Force. The self of life yields up its instruments To Titan and demoniac agencies That aggrandise earth-nature and disframe: A cowled fifth-columnist is now thought's guide; His subtle defeatist murmur slays the faith And, lodged in the breast or whispering from outside, A lying inspiration fell and dark

Et tuer dans le berceau le divin Enfant. Incalculables, son énergie et sa ruse, Son toucher est un sortilège et une mort ; Sa victime succombe par son propre plaisir ; Même avec le Bien elle entraîne à l’Enfer. Pour elle le monde court à son agonie. Souvent le pèlerin sur la route éternelle Mal éclairée par la lune embrumée du Mental, Ou errant seul sur des sentiers incertains, Ou perdu dans un désert sans chemin, Tombe sous le soudain assaut d’une lionne, Un captif conquis sous ses pattes redoutables. Alors, intoxiqué par un souffle brûlant Et séduit par une gueule destructrice, Jadis un compagnon de la Flamme sacrée, Le mortel périt à la Lumière et à Dieu ; Un Adversaire régit le cœur et le cerveau, Une Nature hostile à la Force de la Mère. L’être même de la vie cède ses instruments A des agences titaniques et démoniaques Qui agrandissent la nature hors de son cadre : Un traître encagoulé guide alors la pensée ; Son murmure défaitiste étrangle la foi Et, logé dans le sein ou chuchotant du dehors, Une inspiration mensongère et cruelle Substitue un nouvel ordre à l’ordre divin. Un silence s’abat sur les hauteurs de l’esprit, Du sanctuaire voilé le Dieu se retire, Vide et froide est la chambre de la Mariée ; Le Nimbe d’or n’est désormais plus visible, Le blanc rayon spirituel a cessé de brûler Et la Voix secrète s’est tue à jamais.

A new order substitutes for the divine. A silence falls upon the spirit's heights, From the veiled sanctuary the God retires, Empty and cold is the chamber of the Bride; The golden Nimbus now is seen no more, No longer burns the white spiritual ray And hushed for ever is the secret Voice.

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