Savitri - Book Two - Canto 7

For now the peopled tracts were left behind; He walked between wide banks of failing eve. Around him grew a gaunt spiritual blank, A threatening waste, a sinister loneliness That left mind bare to an unseen assault, An empty page on which all that willed could write Stark monstrous messages without control. A travelling dot on downward roads of Dusk Mid barren fields and barns and straggling huts And a few crooked and phantasmal trees, He faced a sense of death and conscious void. But still a hostile Life unseen was there Whose deathlike poise resisting light and truth Made living a bleak gap in nullity. He heard the grisly voices that deny; Assailed by thoughts that swarmed like spectral hordes, A prey to the staring phantoms of the gloom And terror approaching with its lethal mouth, Driven by a strange will down ever down, The sky above a communiqué of Doom, He strove to shield his spirit from despair, But felt the horror of the growing Night And the Abyss rising to claim his soul. Then ceased the abodes of creatures and their forms And solitude wrapped him in its voiceless folds. All vanished suddenly like a thought expunged; His spirit became an empty listening gulf Void of the dead illusion of a world: Nothing was left, not even an evil face. He was alone with the grey python Night. A dense and nameless Nothing conscious, mute,

Laissant derrière lui les étendues habitées Il s’avança entre des berges crépusculaires. Une désolation spirituelle s’étendait, Un inquiétant désert, une affreuse solitude Exposant l’esprit à un assaut invisible, Une page vide où pouvaient être inscrits Sans contrôle des messages monstrueux.

Un point voyageur descendant les routes du Soir - Par des champs arides, des granges et huttes éparses Et quelques arbres tordus et fantomatiques, - Il affronta la mort et le vide conscient. Mais une Vie hostile se cachait encore Dont la résistance au lumineux et au vrai Faisait de l’existence un trou de nullité. Il entendait les voix sinistres qui dénient ; Assailli par des hordes de pensées morbides, Une proie pour les spectres qui le regardaient Et la terreur l’approchant de sa bouche létale, Mené toujours plus bas par un étrange vouloir,

Le ciel au-dessus un message du Sort, Il tentait de se protéger du désespoir,

Mais éprouvait l’horreur de la Nuit croissante Et de l’Abysse voulant réclamer son âme.

Puis cessèrent les demeures et les formes Et la solitude l’enveloppa de ses plis. Tout s’évanouit, comme une pensée effacée ; Son esprit devint un gouffre attentif, Vide de l’illusion morte d’un monde : Il ne restait rien, pas même un visage du mal. Il était seul avec le python gris de la Nuit. Muet, dense, conscient, un Rien innommable,

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