Savitri - Book Six - Canto 1

Assailed by trooping voices of delight And seized mid a sunlit glamour of the boughs In faery woods, led down the gleaming slopes Of Gandhamadan where the Apsaras roam, Thy limbs have shared the sports which none has seen, And in god-haunts thy human footsteps strayed, Thy mortal bosom quivered with god-speech And thy soul answered to a Word unknown. What feet of gods, what ravishing flutes of heaven Have thrilled high melodies round, from near and far Approaching through the soft and revelling air, Which still surprised thou hearest? They have fed Thy silence on some red strange-ecstasied fruit And thou hast trod the dim moon-peaks of bliss. Reveal, O winged with light, whence thou hast flown Hastening bright-hued through the green tangled earth, Thy body rhythmical with the spring-bird's call. The empty roses of thy hands are filled Only with their own beauty and the thrill Of a remembered clasp, and in thee glows A heavenly jar, thy firm deep-honied heart, New-brimming with a sweet and nectarous wine. Thou hast not spoken with the kings of pain. Life's perilous music rings yet to thy ear Far-melodied, rapid and grand, a Centaur's song, Or soft as water plashing mid the hills, Or mighty as a great chant of many winds. Moon-bright thou livest in thy inner bliss. Thou comest like a silver deer through groves Of coral flowers and buds of glowing dreams, Or fleest like a wind-goddess through leaves, Or roamst, O ruby-eyed and snow-winged dove,

Assaillie par mille voix de plaisir et saisie Entre les rameaux splendides de bois féeriques, Emportée le long des versants étincelants De Gandhamadan où musardent les Apsaras, Tes membres ont connu des jeux jamais contemplés Et dans les antres des dieux tes pas ont erré Et ton sein a tremblé d’un langage sublime Et ton âme a répondu à un Verbe inconnu. Quels pieds adorables, quelles flûtes ravissantes Ont modulé ces mélodies, de près et de loin S’approchant dans le doux tumulte de l’air, Qu’encore surprise tu entends ? Ils ont nourri Ton silence d’un étrange fruit rouge d’extase Et tu as foulé des cimes de félicité. Révèle, O ailée de lumière, d’où tu as volé, Vive et claire, à travers les forêts de la terre, Le rythme de l’oiseau du printemps dans ton corps. Les roses vides de tes mains ne contiennent Que leur propre beauté qui frémit encore Tu n’as pas conversé avec les rois de la peine. Et pourtant résonne au loin l’harmonie périlleuse De la vie, rapide comme le chant d’un Centaure, Ou douce comme le ruisseau dans les collines, Ou majestueuse comme un grand hymne des vents. Telle une lune tu vis dans ta joie intérieure. Tu viens comme une biche argentée en des bocages De fleurs de corail et de bourgeons luminescents, Ou comme une déesse du vent dans les feuillages Ou voltiges, O blanche colombe aux yeux de rubis, D’une étreinte souvenue, et luit en toi Une jarre céleste, ton doux cœur profond Fraîchement empli d’un vin de nectar.

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