Savitri - Book Six - Canto 1
Chill, slippery, precipitous are the paths. Too hard the gods are with man's fragile race; In their large heavens they dwell exempt from Fate And they forget the wounded feet of man, His limbs that faint beneath the whips of grief, His heart that hears the tread of time and death. The future's road is hid from mortal sight: He moves towards a veiled and secret face. To light one step in front is all his hope And only for a little strength he asks To meet the riddle of his shrouded fate. Awaited by a vague and half-seen force, Aware of danger to his uncertain hours He guards his flickering yearnings from her breath; He feels not when the dreadful fingers close Around him with the grasp none can elude. If thou canst loose her grip, then only speak. Perhaps from the iron snare there is escape: Our mind perhaps deceives us with its words And gives the name of doom to our own choice; Perhaps the blindness of our will is Fate.” He said and Narad answered not the king. But now the queen alarmed lifted her voice: “O seer, thy bright arrival has been timed To this high moment of a happy life; Then let the speech benign of griefless spheres Confirm this blithe conjunction of two stars And sanction joy with thy celestial voice. Here drag not in the peril of our thoughts, Let not our words create the doom they fear. Here is no cause for dread, no chance for grief
Froids et glissants et périlleux sont les sentiers. Les dieux sont trop durs avec cette race fragile, Qui, dans leurs cieux, demeurent exempts du Destin, Et ils oublient les pieds lacérés de l’humain, Ses membres qui défaillent sous les fouets du malheur, Son cœur qui ressent les pas du temps et de la mort. La route de l’avenir se dérobe à sa vue : Il s’achemine vers une face voilée. Eclairer le pas suivant est tout son espoir Et il ne demande qu’un peu de vaillance Pour affronter l’énigme de son secret destin. Attendu par une force vague qu’il devine Et conscient du danger pour ses heures précaires, De ce souffle il abrite ses faibles élans ; Il ne sent pas quand les doigts effroyables referment Sur lui l’étreinte que nul ne peut éviter. Parle si seulement tu peux desserrer sa prise, Peut-être au piège de fer y a-t-il une issue : Notre esprit peut-être nous trompe avec ses mots Et donne le nom du sort à notre propre choix, Et c’est notre aveugle vouloir qui est le Destin. » Le roi se tut, et Narad ne lui répondit pas. Mais alors la reine, alarmée, éleva sa voix : « O prophète, ton arrivée radieuse est advenue A ce haut moment d’une heureuse existence ; Qu’ainsi la parole bienveillante des sphères Confirme la conjonction de ces deux étoiles Et sanctionne la joie par ta voix céleste. Ne tire pas ici le péril de nos pensées, Ne laisse pas nos mots créer le sort qu’ils redoutent. Il n’y a pas de raison de craindre que la peine
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