Savitri - Book Seven - Canto 4
Earth's trail of sorrow hopeless of relief, The unwanted tedious labour without joy, And the burden of misery and the strokes of fate. I have been pity, leaning over pain And the tender smile that heals the wounded heart And sympathy making life less hard to bear. Man has felt near my unseen face and hands; I have become the sufferer and his moan, I have lain down with the mangled and the slain, I have lived with the prisoner in his dungeon cell. Heavy on my shoulders weighs the yoke of Time: Nothing refusing of creation's load, I have borne all and know I still must bear: Perhaps when the world sinks into a last sleep, I too may sleep in dumb eternal peace. I have borne the calm indifference of Heaven, Watched Nature's cruelty to suffering things While God passed silent by nor turned to help. Yet have I cried not out against his will, Yet have I not accused his cosmic Law. Only to change this great hard world of pain A patient prayer has risen from my breast; A pallid resignation lights my brow, Within me a blind faith and mercy dwell; I carry the fire that never can be quenched And the compassion that supports the suns. I am the hope that looks towards my God, My God who never came to me till now; His voice I hear that ever says `I come': I know that one day he shall come at last.”
Son sillage de peine sans espoir de répit, Et toutes ses corvées fastidieuses et sans joie, Et le fardeau de misère et les coups du destin. J’ai été la pitié se penchant sur la douleur, Le tendre sourire qui guérit le cœur blessé, La sympathie qui rend la vie moins dure à porter. L’homme a senti mon visage et mes mains invisibles, Je suis devenue celui qui souffre et sa plainte, Je me suis étendue avec le mutilé, J’ai vécu avec le prisonnier dans son cachot. Lourd sur mes épaules pèse le joug des années : Ne refusant rien du fardeau de la création, J’ai tout enduré : je sais que je dois continuer ; Peut-être, quand tout sombrera dans un dernier sommeil, Je pourrai m’endormir dans la paix éternelle. J’ai enduré la calme indifférence du Ciel, J’ai observé la cruauté de la Nature Tandis que Dieu passait silencieux sans aider. Pourtant je n’ai pas crié contre Sa volonté, Ni ai-je accusé Sa loi universelle. Seulement, pour changer ce grand monde difficile, De mon sein s’est levée une patiente prière ; Une pâle résignation éclaire mon front, En moi demeurent la foi et la miséricorde ; Je porte le feu qui ne peut jamais être éteint Et la compassion qui soutient les soleils. Je suis l’espérance tournée vers mon Dieu, Mon Dieu qui jamais encore n’est venu à moi ; J’entends Sa voix qui dit toujours ‘Je viens’ : Et je sais qu’un jour Il viendra enfin. »
She ceased, and like an echo from below
Elle se tut ; et, comme un écho venu d’en bas
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