Savitri - Book Seven - Canto 4

I am the nurse of the dolour beneath the stars; I am the soul of all who wailing writhe Under the ruthless harrow of the Gods. I am woman, nurse and slave and beaten beast; I tend the hands that gave me cruel blows. The hearts that spurned my love and zeal I serve; I am the courted queen, the pampered doll, I am the giver of the bowl of rice, I am the worshipped Angel of the House. I am in all that suffers and that cries. Mine is the prayer that climbs in vain from earth, I am traversed by my creatures' agonies, I am the spirit in a world of pain. The scream of tortured flesh and tortured hearts Fall'n back on heart and flesh unheard by Heaven Has rent with helpless grief and wrath my soul. I have seen the peasant burning in his hut, I have seen the slashed corpse of the slaughtered child, Heard woman's cry ravished and stripped and haled I have brought no arm of strength to aid or slay; God gave me love, he gave me not his force. I have shared the toil of the yoked animal drudge Pushed by the goad, encouraged by the whip; I have shared the fear-filled life of bird and beast, Its long hunt for the day's precarious food, Its covert slink and crouch and hungry prowl, Its pain and terror seized by beak and claw. I have shared the daily life of common men, Its petty pleasures and its petty cares, Its press of troubles and haggard horde of ills, Amid the bayings of the hell-hound mob, I have looked on, I had no power to save.

De mes mains je soigne la douleur sous les étoiles ; Je suis l’âme de ceux qui, gémissant, se tordent Sous la herse impitoyable des Dieux. Je suis femme et nourrice, esclave et bête battue ; Je panse les mains qui cruellement me frappèrent. Je sers les cœurs qui repoussèrent mon tendre zèle ; Je suis la reine courtisée, la poupée choyée, Je suis celle qui donne l’écuelle de riz, Je suis la Gardienne vénérée du Foyer. Je suis dans tout ce qui souffre et qui crie. Mienne est la prière qui monte en vain de la terre, Les agonies de mes créatures me traversent, Je suis l’esprit dans un monde de souffrance. Le hurlement de la chair et des cœurs torturés Qui retombe, ignoré, sur le cœur et la chair, A déchiré mon âme d’un courroux impuissant. J’ai regardé, sans avoir le pouvoir de sauver. Je n’ai pas la force d’aider, ni celle de tuer ; Dieu m’a donné Son amour, mais pas Son pouvoir. J’ai connu le labeur de l’animal sous le joug Poussé, aiguillonné, encouragé par le fouet, J’ai vécu la crainte de l’oiseau et de la bête, Leur longue chasse pour la nourriture du jour, Rampant et rôdant et guettant, furtifs, affamés, Et la terreur d’être saisi par bec ou par griffe. J’ai partagé la vie quotidienne des hommes, J’ai vu le paysan brûler dans sa hutte, J’ai vu la dépouille lacérée de l’enfant, Entendu crier la femme violée et traînée Parmi les abois de la meute infernale,

Ses petits plaisirs et ses soucis mesquins, Sa horde hagarde d’ennuis et de maux,

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