Savitri - Book Seven - Canto 4
The mortal cannot see God's mighty whole, Or share in his vast and deep identity Who stands unguessed within our ignorant hearts And knows all things because he is one with all. Man only sees the cosmic surfaces. Then wondering what may lie hid from the sense A little way he delves to depths below: But soon he stops, he cannot reach life's core Or commune with the throbbing heart of things. He sees the naked body of the Truth Though often baffled by her endless garbs, But cannot look upon her soul within. Then, furious for a knowledge absolute, He tears all details out and stabs and digs: Only the shape's contents he holds for use; The spirit escapes or dies beneath his knife. He sees as a blank stretch, a giant waste The crowding riches of infinity. The finite he has made his central field, Its plan dissects, masters its processes, That which moves all is hidden from his gaze, His poring eyes miss the unseen behind. He has the blind man's subtle unerring touch Or the slow traveller's sight of distant scenes; The soul's revealing contacts are not his. Yet is he visited by intuitive light And inspiration comes from the Unknown; But only reason and sense he feels as sure, They only are his trusted witnesses. Thus is he baulked, his splendid effort vain; His knowledge scans bright pebbles on the shore Of the huge ocean of his ignorance.
Le mortel ne peut percevoir l’ensemble de Dieu, Ni partager Son identité vaste et profonde Qui demeure insoupçonnée dans nos cœurs ignorants Et connaît tout parce qu’Il est un avec tout. L’homme ne voit que les surfaces cosmiques. Se demandant ce qui peut se cacher de ses sens Il creuse et fouille un petit peu en dessous : Mais vite il s’arrête, il ne peut atteindre le centre Ni communier avec le coeur vibrant des choses. Il voit le corps dénudé de la Vérité, Bien que ses nombreux costumes souvent le confondent, Mais ne peut regarder son âme au-dedans. Alors, furieux pour une connaissance absolue, Il arrache et poignarde et creuse davantage : Mais il ne saisit que le contenu de la forme ; L’esprit échappe ou meurt sous son couteau. Il ne voit qu’un désert, un immense gaspillage, Là où abondent les richesses de l’infini. Du fini il a fait son champ principal : Il dissèque son plan, maîtrise ses procédés, Ce qui anime tout lui demeure caché, Ses yeux studieux ne rencontrent pas l’invisible. De l’aveugle il a le toucher subtil infaillible, Du lent voyageur il a la vision du lointain : Il n’a pas les perceptions lumineuses de l’âme. Pourtant est-il visité par l’éclair intuitif Et l’inspiration lui vient depuis l’Inconnu ; Mais il ne s’appuie que sur la raison et les sens, En ces seuls témoins place-t-il sa confiance. Ainsi est-il frustré dans son splendide effort ; Son savoir inspecte des galets sur le rivage De l’énorme océan de son ignorance.
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