Savitri - Book One - Canto 3

Follow in the shadow of the spirit's descent; The twin duality for ever one Chooses its home mid the tumults of the sense. He comes unseen into our darker parts And, curtained by the darkness, does his work, A subtle and all-knowing guest and guide, Till they too feel the need and will to change. All here must learn to obey a higher law, Our body's cells must hold the Immortal's flame. Else would the spirit reach alone its source Leaving a half-saved world to its dubious fate. Nature would ever labour unredeemed; Our earth would ever spin unhelped in Space, And this immense creation's purpose fail Till at last the frustrate universe sank undone. Even his godlike strength to rise must fall: His greater consciousness withdrew behind; Dim and eclipsed, his human outside strove To feel again the old sublimities, Bring the high saving touch, the ethereal flame, Call back to its dire need the divine Force. Always the power poured back like sudden rain, Or slowly in his breast a presence grew; It clambered back to some remembered height Or soared above the peak from which it fell. Each time he rose there was a larger poise, A dwelling on a higher spirit plane; The Light remained in him a longer space. In this oscillation between earth and heaven, In this ineffable communion's climb There grew in him as grows a waxing moon

Suivent dans son ombre la descente de l’esprit ; La dualité jumelle à jamais une Choisit son foyer dans les tumultes des sens. Invisible Il vient dans nos parties les plus sombres Et, voilé par l’obscurité, fait son travail, Un hôte et un guide subtil et omniscient, Pour qu’elles aussi sentent le besoin de changer. Tous devront obéir à une loi supérieure, Nos cellules devront tenir la flamme immortelle. Sinon, l’esprit atteindrait seul sa source, Laissant un monde à moitié sauvé à son destin. La Nature inchangée continuerait son labeur ; Notre terre tournoierait à jamais dans l’Espace, L’objet échouerait de cette immense création Et sombrerait, inaccompli, l’univers frustré. Même sa force sublime, d’abord, devait échouer : Sa conscience plus grande recula en arrière ; Ternie, éclipsée, son humanité s’efforçait D’éprouver encore les perfections évanouies, Le toucher rédempteur, la flamme éthérée, De rappeler à son besoin la Force divine. Comme une pluie soudaine revenait le pouvoir, Ou lentement une présence grandissait en lui ; Elle retournait gravir des hauteurs souvenues Ou s’élançait par-delà les cimes connues. Chaque fois il y avait un plus grand équilibre, Un séjour sur un plus haut plan spirituel ; La Lumière demeurait en lui plus longtemps. Dans cette oscillation entre la terre et le ciel, Dans la montée de cette communion ineffable, Croissait en lui comme croît une lune

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