Savitri - Book One - Canto 3

Ceased in a truth which lives in its own light. His soul stood free, a witness and a king.

Tout cessa, dans une lumière de vérité. Son âme était libre, un témoin et un roi.

Absorbed no more in the moment-ridden flux Where mind incessantly drifts as on a raft Hurried from phenomenon to phenomenon, He abode at rest in indivisible Time. As if a story long written but acted now, In his present he held his future and his past, Felt in the seconds the uncounted years And saw the hours like dots upon a page. An aspect of the unknown Reality Altered the meaning of the cosmic scene. This huge material universe became A small result of a stupendous force: Overtaking the moment the eternal Ray Illumined That which never yet was made. Thought lay down in a mighty voicelessness; The toiling Thinker widened and grew still, Wisdom transcendent touched his quivering heart: His soul could sail beyond thought's luminous bar; Mind screened no more the shoreless infinite. Across a void retreating sky he glimpsed Through a last glimmer and drift of vanishing stars The superconscient realms of motionless Peace Where judgment ceases and the word is mute And the Unconceived lies pathless and alone. There came not form or any mounting voice; There only were Silence and the Absolute.

Il n’était plus absorbé dans le flux des instants Où le mental dérive comme sur un radeau Précipité de phénomène en phénomène : Il demeurait au repos dans le Temps entier. Comme une histoire écrite depuis longtemps, Il tenait dans son présent avenir et passé, Dans les secondes sentait les années innombrables Et voyait chaque heure comme un point sur une page. Un aspect de la Réalité inconnue Altéra le sens de la scène cosmique. Cet énorme univers matériel devint Un petit résultat d’une force stupéfiante : Plus rapide que l’instant le Rayon éternel Illumina Cela qui jamais ne prit forme. La pensée s’étendit dans un silence puissant ; Le Penseur ouvrieux s’élargit et s’apaisa, La Sagesse transcendante toucha son cœur : Son âme put franchit la barre du mental Dont l’écran ne voilait plus l’infini sans rivages. A travers le retrait d’un ciel vide il aperçut, A une lueur ultime d’étoiles évanouies, Les domaines supraconscients de Paix immobile Où le jugement cesse et se tait la parole Et l’Inconçu gît, sans chemins, et seul. Nulle forme ne parvenait là, nulle voix : Il n’y avait là que le Silence, et l’Absolu.

Out of that stillness mind new-born arose

De ce silence, rené, le mental s’éveilla

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