Savitri - Book One - Canto 3

While there, one can be wider than the world; While there, one is one's own infinity.

Séjournant là, l’on peut contenir l’univers ; Séjournant là, l’on est son propre infini.

His centre was no more in earthly mind; A power of seeing silence filled his limbs: Caught by a voiceless white epiphany

Son centre n’était plus dans le mental terrestre ; Un silence clairvoyant emplissait ses membres : Saisi par une épiphanie blanche et sans voix

Into a vision that surpasses forms, Into a living that surpasses life,

En une vision qui surpasse les formes, En une existence qui surpasse la vie,

He neared the still consciousness sustaining all. The voice that only by speech can move the mind Became a silent knowledge in the soul; The strength that only in action feels its truth Was lodged now in a mute omnipotent peace. A leisure in the labour of the worlds, A pause in the joy and anguish of the search Restored the stress of Nature to God's calm. A vast unanimity ended life's debate. The war of thoughts that fathers the universe, The clash of forces struggling to prevail In the tremendous shock that lights a star As in the building of a grain of dust, The grooves that turn their dumb ellipse in space Ploughed by the seeking of the world's desire, The long regurgitations of Time's flood, The torment edging the dire force of lust That wakes kinetic in earth's dullard slime And carves a personality out of mud, The sorrow by which Nature's hunger is fed, The oestrus which creates with fire of pain, The fate that punishes virtue with defeat, The tragedy that destroys long happiness, The weeping of Love, the quarrel of the Gods,

Il s’approcha de la conscience qui soutient tout. La voix qui ne meut le mental que par le langage Devint une connaissance directe dans l’âme ; La force qui ne sent sa vérité que dans l’acte Habitait maintenant une paix toute-puissante. Une aise dans le labeur des mondes, une pause

Dans la joie et l’angoisse de la quête, Restaurait la Nature au calme de Dieu. Une vaste unanimité apaisait la vie.

La guerre de pensées qui préside à l’univers, L’affrontement de forces cherchant à prévaloir Dans le choc formidable qui enflamme une étoile Comme dans la facture d’un grain de poussière, Les sillons qui tournent leur ellipse dans l’espace Creusés par le désir du monde dans sa poursuite, Les longues régurgitations du Temps diluvial, Le tourment qui aiguise la terrible luxure S’éveillant cinétique dans la vase terrestre Et taillant une personnalité dans la boue, Le chagrin dont la Nature affamée se nourrit, L’oestrus qui crée avec le feu de la douleur, Le destin qui punit la vertu par la défaite, La tragédie qui détruit un long bonheur, Les pleurs de l’Amour, la querelle des Dieux, -

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