Savitri - Book Five- Canto 3

Whose close belongings are the earth and skies. Before Fate led me into this emerald world, Aroused by some foreshadowing touch within, An early prescience in my mind approached The great dumb animal consciousness of earth Now grown so close to me who have left old pomps To live in this grandiose murmur dim and vast. Already I met her in my spirit's dream. As if to a deeper country of the soul Transposing the vivid imagery of earth, Through an inner seeing and sense a wakening came. A visioned spell pursued my boyhood's hours, All things the eye had caught in coloured lines Were seen anew through the interpreting mind And in the shape it sought to seize the soul. An early child-god took my hand that held, Moved, guided by the seeking of his touch, Bright forms and hues which fled across his sight; Limned upon page and stone they spoke to men. High beauty's visitants my intimates were. The neighing pride of rapid life that roams Wind-maned through our pastures, on my seeing mood Cast shapes of swiftness; trooping spotted deer

Dont les possessions sont la terre et le ciel. Avant que le Destin me mène en ces forêts, Emu par un toucher prémonitoire au-dedans, Une prescience dans mon esprit s’approcha De la grande conscience animale, si familière A présent que j’ai laissé les vieux apparats Pour vivre dans ce murmure vaste et grandiose. Et déjà je la rencontrais dans mes rêves - Comme à une contrée plus profonde de l’âme Transposant l’imagerie vivide de la terre : Par une perception interne vint un éveil. Son charme poursuivit les heures de mon enfance, Tout ce que l’œil avait saisi en ligne et couleur Etait vu à nouveau par un mental interprète Qui cherchait à capter l’âme dans la forme. Très tôt un enfant dieu prit ma main qui tenait, Animée et guidée par le sens de son toucher, Les formes et les teintes qui passaient devant lui ; Tracées sur la pierre elles se mettaient à parler. Les hôtes de la beauté étaient mes intimes. La fierté hennissante de la vie qui galope Crinière au vent dans nos prés, sur ma voyance Jetait des formes rapides ; les troupes de cerfs Contre le ciel vespéral devenaient un chant Du crépuscule pour le silence de mon âme. Pour un regard éternel je capturais l’éclair Du martin-pêcheur sur une mare ombragée, Ou sur l’étang l’éclat argenté d’un cygne, Sa blanche forme magique comme dans un songe ; Les feuilles tremblantes de la passion du vent, Les papillons sertis, fleurs conscientes de l’air, Et les ailes vagabondes dans l’infini bleu,

Against the vesper sky became a song Of evening to the silence of my soul. I caught for some eternal eye the sudden King-fisher flashing to a darkling pool; A slow swan silvering the azure lake,

A shape of magic whiteness, sailed through dream; Leaves trembling with the passion of the wind, Pranked butterflies, the conscious flowers of air, And wandering wings in blue infinity

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