Saluer et invoquer Sri Ganesh
Je suis né athéiste, comme le furent mes parents. Cet athéisme n’était pas une pose, mais la réflexion considérée d’une admission d’ignorance en l’absence de réponses irréfutables aux grandes questions de l’existence. Cependant il était tacitement entendu et jugé comme élémentaire pour chacun de mes parents qu’il y a un certain code de conduite auquel chaque personne se doit de référer ses actions et que, tant que ce code est respecté, chacun est entièrement libre de trouver son propre chemin. Ainsi, lorsqu’adolescent je commençai d’éprouver l’insatisfaction diffuse du chercheur et de l’aspirant, je ne me trouvai encombré par aucune croyance ou tradition religieuse, bien que le sens de culpabilité interne soit si ancré dans la subconscience des cultures occidentales qu’ayant grandi dans leur milieu – en France dans mon cas -, l’on ne peut guère prétendre n’avoir aucun bagage. Mon premier périple me déposa à Ses pieds – à Pondichéry en 1969 : j’étais de retour au bercail. S’ouvrir à la conscience de Mère et de Sri Aurobindo est un long processus ; il est pourtant possible, assez tôt, de réaliser que chaque âme individuelle doit identifier sa propre religion, puisque sa relation au Suprême est unique et singulière, tout en étant libre de toute séparation comme de tout exclusivisme. En ce qui me concerne, je serais spontanément enclin à révérer et adorer la Nature elle-même – une pierre miraculeuse, l’étendue houleuse de l’océan, l’aubépine au bord du sentier, l’écorce d’un arbre de forêt, des dunes de sable à l’aube… -, mais je me trouvai de plus en plus absorbé par l’adoration de Sa Présence, d’Elle : cette incarnation jamais manifestée auparavant d’une formidable Présence libre d’ego, ici-même et maintenant, sur cette Terre, oui, maintenant… Pour de nombreuses années la construction du Matrimandir d’Auroville fut une autre occasion de servir la Présence dans la Matière et chaque pouce de béton *
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