Mon expérience de Satprem
dans un camp – mais en Espagne. Francis était épris de dialogue et détestait toute forme d’évasion ; il savait se tenir toujours à la hauteur de l’exigence intérieure et leur échange aurait, j’en suis convaincu, été fructueux. Mais, comme Satprem l’écrivit, je pouvais comprendre ses raisons de demeurer isolé. D’ailleurs ce fut ainsi grâce à Francis que, pour la première fois, Satprem m’écrivait simplement « d’homme à homme » et sans « drame ». Pendant son séjour à Auroville, Francis put rencontrer un certain nombre d’Aurovilliens et engager un début de dialogue, et nous enregistrâmes certaines séances dans la maison de « Sincérité ». Ce dialogue s’est toujours poursuivi entre Francis et moi jusqu’à son départ, deux ans après Satprem.
L’identité d’Auroville
Le temps passait et Auroville ne pouvait demeurer ainsi dans un vacuum ; les lois humaines existantes ne pouvaient intégrer cette entité nouvelle qui n’appartenait « à personne en particulier, mais à l’humanité dans son ensemble. De plus, même si la SAS était encore la propriétaire légale des terres d’Auroville, elle n’avait plus le droit d’en acquérir davantage, car les limites légales étaient déjà atteintes. Or il manquait encore beaucoup de terres pour pouvoir consolider le territoire d’ Auroville. La seule solution apparut alors, tout au moins pour les années à venir et jusqu’à ce que le corps collectif d’Auroville parvienne à formuler et proposer un nouveau statut légal acceptable pour tous, de demander l’intervention du Gouvernement Central. Toutes sortes de discussions prenaient place au fil des semaines, qui semblaient souvent bien vaines.
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