Mon expérience de Satprem
Ainsi j’écrivis une autre fois à Satprem, qui me répondit avec cette brève note d’encouragement : « 6.4.78. Divakar, la seule solut ion est d’essayer encore et encore. Satprem. » Vers la fin de la même année, mon père Francis Jeanson m’annonça son intention de bientôt venir en visite. Je me rendis chez Nicole, qui venait de rentrer des « collines », plus calme et libre et centrée, avec une nouvelle lettre pour Satprem lui parlant de Francis et de mon souhait qu’ils puissent se rencontrer, ces deux êtres qui avaient tant de points communs dans leurs parcours respectifs. Il me répondit assez vite, et avec beaucoup de soin : « Divakar, j’ai lu ta longue lettre. Je comprends bien ton idée et j’apprécie la démarche intérieure de ton père, bien que je sois tout à fait ignorant de ses œuvres et de son action – depuis 1943 j’ai vécu quelques mois en France… En outre, je ne lis plus du tout depuis qu’un jour, il y a longtemps, j’ai décidé que je voulais toucher un autre moyen de connaître et de communiquer. Je lis seulement un journal tous les jours pour me tenir au courant des faits extérieurs, et les articles d’ordre « scientifiques » qui me sont signalés). Le courrier est si volumineux qu’il m’est difficile de trouver le temps de faire mon vrai travail. Je ne vois guère la possibilité de rencontrer ton père dans un avenir prochain, tout au moins. Je dois m’occuper non seulement des volumes français de l’Agenda, mais de l’anglais et de pas mal d’autres choses. En fait, je crois que ton père pourrait très utilement « dialoguer » avec Auroville, sans que je m’en mêle. Il ne manque pas de dialogues là -bas. Il y a des périodes d’expansion et des périodes de concentration et de préparation. J’ai dialogué autant que j’ai pu l’année dernière en France, avec qui voulait ? Maintenant, il faut FAIRE. C’est dans le silence qu’on fait. Tu seras déçu, mais je crois que tu me comprendras. S’il y a u ne vraie nécessité ou aspiration chez ton père, je suis sûr que les circonstances s’arrangeront en temps voulu pour que nous nous rencontrions. Bon travail. Dans la simplicité du cœur. Satprem » J’avais beaucoup souhaité cette rencontre et je regrette toujours un peu qu’elle n’ait pas eu lieu. Tous deux, Francis et Satprem, avaient traversé des périodes similaires, animés par un besoin central qui guidait tous leurs choix. Francis avait juste un an de plus que Satprem et lui aussi avait vécu son vingtième anniversaire
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